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Clivage au sein du paysage syndical à la veille de la célébration du Premier mai

À la veille de la célébration du Premier mai, le paysage syndical est plus que jamais divisé. Et pour cause, l’accord signé le 25 avril dernier ne fait pas l’unanimité. Si certains syndicats le présentent comme un acquis majeur, d’autres évoquent un accord au rabais.

Les festivités de la «Journée mondiale du travail», célébrée chaque premier mai, seront-elles différentes cette année au Maroc ? La question a tout lieu d’être posée puisque les centrales syndicales les plus représentatives viennent de signer, jeudi 25 avril, un accord dans le cadre du dialogue social. Cette entente devrait à première vue permettre d’absorber la tension émanant de l’affrontement entre les syndicats et le gouvernement depuis plusieurs mois.
Mais malgré la signature d’un accord entre les partenaires sociaux (trois syndicats, le patronat et le gouvernement), beaucoup d’indicateurs laissent présager que ce premier mai sera célébré avec une forte charge «revendicative». Tout d’abord, une des quatre centrales syndicales les plus représentatives, la Confédération démocratique du travail (CDT), a refusé de signer ledit accord. Ainsi, il est attendu que les slogans et les discours qui seront prononcés à l’occasion des festivités de ce premier mai seront lourds en messages critiques adressés au gouvernement.
Aussi, sachant que le paysage syndical marocain est composé d’une vingtaine de centrales syndicales, beaucoup d’entre elles critiquent les actions du gouvernement qui ne répondent pas aux attentes des classes ouvrières. Elles dénoncent également les atteintes aux droits et libertés syndicaux. À titre d’exemple, la Fédération démocratique du travail (FDT), qui comptait avant les élections professionnelles de 2015 parmi les centrales syndicales les plus représentatives, hausse le ton. En effet, elle a aussi décidé de boycotter les festivités de ce premier mai. Ce qui rappelle la position qu’elle avait prise en mai 2015 quand elle avait décidé avec l’UGTM de boycotter ces mêmes festivités.
La FDT explique cette décision par le fait que le dialogue social, dont elle rejette le contenu, a échoué. Le Syndicat, tout en critiquant cet accord, considère que le gouvernement ne prend pas en compte les véritables revendications des salariés, des revendications qui sont, selon lui, en lien avec la santé, l’éducation, les libertés syndicales, la règlementation relative aux syndicats et au droit de grève…
Même son de cloche du côté de l’Organisation démocratique du travail (ODT), proche du Parti authenticité et modernité, qui qualifie de pitoyable l’accord du dialogue social et mobilise ses adhérents pour marcher le premier mai. Une manifestation à laquelle elle appelle avec un slogan adressé au gouvernement : «Assez de vos altérations de la chose publique et de la société», «Marre de vos politiques désastreuses de paupérisation».
Ainsi, la particularité de ce premier mai, c’est qu’il sera célébré différemment. Il y aura des syndicats qui vont saisir cette occasion pour s’attaquer au gouvernement. Les autres, celles qui ont signé l’accord du dialogue social du 25 avril, auront tendance à être moins sévères vis-à-vis de ce gouvernement. 

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