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Le Conseil supérieur de l’éducation passe au peigne fin le secteur de la formation professionnelle

Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique a rendu public vendredi dernier à Rabat son rapport sur la formation professionnelle intitulé «Formation professionnelle initiale  : clé pour la refondation». Le document dresse un bilan mitigé du secteur et émet nombre de recommandations pour qu’il joue pleinement son rôle d’ascenseur social et de pourvoyeur de compétences pour les grands chantiers du pays.

Le Conseil supérieur de l’éducation passe au peigne  fin le secteur de la formation professionnelle
Le Conseil supérieur de l’éducation présentant les résultats et les recommandations de son rapport sur la formation professionnelle au Maroc.
«Un bilan mitigé et des dysfonctionnements persistants». Telle est la principale conclusion du rapport du Conseil supérieur de l’éducation, de la recherche scientifique sur la formation professionnelle initiale (FPI). Présenté hier par le président de la Commission de travail spéciale chargée de la formation professionnelle relevant du Conseil, Abdellatif Miraoui, en présence du ministre délégué chargé de la Formation professionnelle, Mohamed El Gherass, le document intitulé «Formation professionnelle initiale : clé pour la refondation» dresse l’état des lieux de la formation professionnelle depuis sa mise en place. Il fait également ressortir les acquis substantiels enregistrés par le dispositif de formation professionnelle ainsi que ses lacunes. On apprend ainsi que le dispositif de formation professionnelle souffre de nombre de dysfonctionnements structurels qui l’empêchent d’atteindre les objectifs escomptés. Parmi les insuffisances, il y a donc lieu de relever l’existence d’un modèle bâti sur la base d’une imbrication de types, de modes et d’approches de formation sans réelle cohérence, ni véritable convergence entre eux. Le rapport note en outre une insuffisance des budgets octroyés, aggravée par une faible rationalisation et optimisation des ressources allouées. À cela s’ajoute un manque de coordination entre les parties prenantes se manifestant par des conflits d’intérêts entre intervenants dans le dispositif. Le Conseil souligne par ailleurs la présence d’un déphasage entre la formation dispensée et la réalité des besoins économiques et sociaux sur les plans quantitatif et qualitatif, corroboré par des taux bas d’insertion et d’emploi comparativement à l’enseignement général.

Les autres observations portent par ailleurs sur la persistance d’une image dévalorisante de la formation professionnelle, due en particulier aux difficultés que connaissent ses lauréats à s’insérer dans le marché de l’emploi et au manque de perspectives de poursuite du parcours éducatif pour ceux qui le désirent.

Compte tenu de cette situation, le rapport plaide pour l’urgence d’une refondation de ce dispositif, afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle d’ascenseur social et de pourvoyeur de compétences pour les grands chantiers du pays. Cette refondation devra donc, selon le rapport, établir une continuité des parcours d’enseignement et de formation au sein du SEF en permettant une plus grande fluidité de passage entre les cycles et les niveaux et une meilleure visibilité des cheminements possibles au sein du système éducatif.

La révision du système de formation professionnelle devra passer par ailleurs, estime le rapport, par le renforcement du système d’orientation et de réorientation pour répondre autant que faire se peut aux prédispositions des élèves. 

Il est également important, soulignent les experts du Conseil, d’offrir aux étudiants ayant opté pour le choix de la formation professionnelle, la possibilité de réintégrer un parcours scolaire ou universitaire général ou professionnel, tout au long de la vie, après bilan de compétences et validation des acquis.

Le Conseil appelle par ailleurs dans ses recommandations à assurer l’adéquation la plus rigoureuse possible des formations dispensées aux besoins du marché de l’emploi, d’une part, et à l’anticipation continue des transformations des métiers et des compétences, d’autre part. Il souligne par ailleurs la nécessité d’améliorer le rendement qualitatif et quantitatif de la formation professionnelle en agissant particulièrement sur les leviers de la gouvernance et du modèle pédagogique et plaide pour la promotion et la valorisation de la formation professionnelle et professionnalisante et la réhabilitation de son rôle dans l’ascension et l’inclusion sociale des individus. 

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