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Cour des comptes : en 20 ans aucun bilan du plan de reboisement n’a été réalisé

Dans son rapport 2018, la Cour des comptes a consacré un chapitre à la valorisation et régénération des forêts de chêne-liège marocaines qui représentent 15% des subéraies mondiales. Selon la Cour des comptes, 20 ans après le lancement du Plan national de reboisement aucun bilan n’a été réalisé. Ce Plan s’était fixé l’objectif la de plantation de 30.000 hectares en chêne-liège.

Cour des comptes : en 20 ans aucun bilan du plan de reboisement n’a été réalisé
Sous l’effet de différents facteurs climatiques et anthropiques, les forêts de chêne-liège se sont rétrécies de 130.600 hectares depuis 1965. Ph. DR
«Le Maroc dispose d’une subéraie de 294.378 hectares qui le place au quatrième rang mondial, parmi six pays du bassin méditerranéen, soit 15% de la subéraie mondiale. Ces superficies s’étendent depuis les plaines du littoral Atlantique jusqu’au Rif et au Moyen Atlas (subéraies de Maâmora et de Larache 44%, subéraies aménagées du Moyen Atlas 22%)», rappelle en préambule la Cour des comptes dans son rapport 2018. Sur le plan économique, cette institution indique que les forêts de chêne-liège du Maroc génèrent pour l’État et les collectivités locales des ressources financières de l’ordre de 104 millions de dirhams (entre 2012 et 2017). Ce montant est issu de la vente de 94.000 stères de lièges alimentant une industrie de dix entreprises. Les exportations du liège semi œuvré et des produits à base de liège s’établissent à 168 millions de dirhams et les importations à 10 millions de dirhams (entre 2012 et 2016). Cependant, et sous l’effet de différents facteurs climatiques et anthropiques, ces forêts se sont rétrécies de 130.600 hectares depuis 1965. 

Pour y remédier, poursuit la Cour des comptes, l’Administration forestière a lancé depuis les années 1970 plusieurs programmes et plans de régénération, et a essayé plusieurs procédés techniques. Ainsi, le Plan directeur de reboisement (PDR) pour la période 1997-2027 s’est fixé un objectif urgent de plantation de 30.000 ha en chêne-liège.  «Après 20 ans de son déploiement, le Haut Commissariat des eaux et forêts n’a dressé aucun bilan du PDR et ses résultats restent en deçà des objectifs, avec un taux de réalisation de 43% (9.679 ha) enregistré au niveau de la subéraie de Maâmora durant la période 1997-2007», déplore la Cour des comptes. Selon cette dernière, la faiblesse de ces résultats s’explique par la méthode de régénération adoptée : la régénération naturelle du chêne-liège s’est avérée difficile à s’installer (…) Les gestionnaires forestiers se sont donc orientés vers les techniques de régénération artificielle. Dans ce cadre, c’est la technique de la plantation qui a été adoptée, mais sans référence à des arguments objectifs, alors que le PDR préconisait le semis de glands. «L’absence de suivi et d’entretien des plantations (arrosage, binage et désherbage) cause des mortalités et dépérissements des jeunes plantations et favorise les attaques du ver blanc», conclut la Cour des comptes.

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