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Débat autour de «La politique étrangère marocaine à la lumière des nouvelles tensions régionales»

Deux think tanks ont organisé, samedi dernier à Casablanca, un débat en vue de jeter la lumière sur la politique étrangère marocaine. Ils ont ainsi passé au crible les défis auxquels celle-ci fait face et analysé la communication politique de la diplomatie marocaine ainsi que les actions menées par le Maroc en Afrique.

Débat autour de «La politique étrangère marocaine  à la lumière des nouvelles tensions régionales»

«La politique étrangère marocaine à la lumière des nouvelles tensions régionales». C’est le thème qui a été soumis au débat samedi dernier par le Centre international de recherches et d’études en sciences de la communication politique (Cirescop) et le Centre des études et de la recherche en sciences humaines (MADA). Pour la première fois, les deux centres ont mis la main dans la main, pour organiser cette manifestation qu’a abritée le Cirescop, dont le siège se trouve à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Aïn Chock.
Trois principaux axes ont structuré les travaux de cette rencontre. Le premier a concerné les défis de la communication de la diplomatie marocaine. Le deuxième a porté sur les enjeux de la politique étrangère marocaine en Afrique subsaharienne. Alors que le dernier axe a concerné les choix de la politique étrangère marocaine.
Mohamed Ben Abdelouhab Allali, spécialiste en communication et enseignant à Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), a tenté ainsi de décortiquer la communication politique de la diplomatie marocaine. En effet, après avoir donné les définitions de quelques notions, comme la communication politique, le marketing politique ou la communication de crise, il a critiqué le type de relations actuellement engagées entre les responsables de la diplomatie marocaine et les médias. Il a également déploré l’absence de centres de recherche qui éclairent la politique étrangère et qui font des analyses prospectives. Ces centres doivent, selon lui, dépendre directement du département des Affaires étrangères. Il a ainsi proposé, en plus de la création de centres de recherche, la mise en place d’une agence nationale consacrée à la communication avec l’étranger. Une telle entité s’impose selon lui pour faire face aux crises auxquelles est confronté le Maroc et pour améliorer son image vis-à-vis de l’Afrique, de l’Union européenne, des pays du Moyen-Orient…
Pour sa part, le jeune docteur Abdelouahed Ben Mouloud a fait un bref historique de l’intérêt porté par les grandes forces internationales au continent africain au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Puis, il a survolé les principales initiatives et actions menées par le Maroc en Afrique, et ce en passant par la politique adoptée dans le champ religieux et qui a été exportée vers de nombreux pays africains. Il a également cité l’expérience marocaine en matière de lutte contre le terrorisme ainsi qu’en matière de développement économique. De même, il a rappelé les efforts déployés par le Royaume en matière de migration. Ainsi, il a souligné que le Maroc joue le rôle de leader en Afrique, une position qui inquiète certains pays africains. Il a appelé à ce qu’il y ait une coopération entre les pays africains pour que le continent puisse dépasser la situation de sous-développement dans laquelle il se trouve. Mais également pour supplanter les forces étrangères qui exploitent ce manque de coopération pour profiter des biens de l’Afrique.
Dans ce cadre, l’animateur de ce débat, Rachid Arraïchi, président du Cirescop, a justement rappelé que le rôle de la communication est de persuader l’autre par son discours et de le faire adhérer à sa perception. Ce rôle doit être endossé par les pouvoirs publics pour dépasser les discours archaïques qui ne permettent pas d’obtenir l’adhésion des leaders des pays africains. Il a critiqué, dans ce sens, la qualité des déclarations des responsables marocains qui n’arrivent pas à être persuasifs, selon lui, et rend tous les efforts déployés à plusieurs autres niveaux sans résultat.
L’ancien président du centre MADA, Mokhtar Benabdellaoui, est revenu, lui, sur les choix qu’a fait le Maroc au niveau de sa politique étrangère. Il a exposé, à ce niveau, trois choix difficiles opérés par le pays. Le premier est celui de renforcer la coopération avec l’Union européenne. Le deuxième consiste à confirmer et fructifier les relations avec le continent africain. Le dernier choix est de se tourner vers le monde arabe. Selon lui, chacun de ces choix a des inconvénients pour le Royaume. Or, estime-t-il, la voie la plus accessible est celle de renforcer son positionnement à travers le monde arabe, notamment à travers l’Union du Maghreb. Le choix par exemple de renforcer sa position en Afrique ne semble pas être aisé. Il a cité à cet égard les difficultés pour le Maroc de faire partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). 

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