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Débat sur la prise en compte de la diversité du genre au sein de l’entreprise

Les participants à une rencontre-débat organisée, mardi dernier à Rabat, sur le thème «Faire l’état de l’art sur le genre en entreprise» se sont penchés notamment sur l’impact de l’adoption d’une approche genre efficace sur l’environnement économique des entreprises et sur les moyens de lutter contre les stéréotypes et les préjugés au sein des entreprises.

Débat sur la prise en compte de la  diversité du genre au sein de l’entreprise
Intervention de M. Driss Ksikes, écrivain-dramaturge et directeur du Centre de recherche de HEM.

La problématique de la prise en compte de la diversité du genre dans l’entreprise et les moyens d’en faire un atout au service du développement et de la croissance de l’économie étaient au centre d’une rencontre-débat organisée, mardi à Rabat, sur le thème «Faire l’état de l’art sur le genre en entreprise». Lors de cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre des cycles des «Après-midi de la recherche» de HEM Research Center, relevant de l’Institut des hautes études de management, les participants ont débattu de questions se rapportant, notamment, à la diversité du genre, à l’impact de l’adoption d’une approche genre efficace sur l’environnement économique des entreprises et aux moyens de lutter contre les stéréotypes et les préjugés au sein des entreprises et de développer les techniques d’analyse des données qualitatives auprès des chercheurs dans le domaine.

À cette occasion, la chercheuse en innovation sociale à l’Ecole de gestion de l’Université de Liège (HEC), Annie Cornet, a axé son intervention sur l’importance pour les employeurs d’adopter une politique de gestion des ressources humaines qui prend en compte les enjeux liés à la diversité croissante du personnel, de la main-d’œuvre et des usagers. L’experte en ressources humaines a souligné que la préoccupation portant sur l’égalité et la lutte contre toutes les formes de discrimination se traduit, naturellement, par des formations axées sur le changement des comportements individuels et des actions de sensibilisation, mais très rarement par des actions visant des changements structurels comme l’organisation du travail, l’approche des usagers, les politiques de gestion des ressources humaines, voire encore les procédures administratives. Il s’agit d’adopter une approche intégrée du genre, tout en mettant en garde contre les «stéréotypes féminins et masculins», l’ensemble des inégalités déjà existantes et la dévalorisation du féminin, a-t-elle insisté, ajoutant que les entreprises sont appelées, plus que jamais, à mettre à l’ordre du jour des pratiques favorisant l’ancrage de la culture genre, aussi bien auprès de leurs collaborateurs que leurs partenaires.
Abordant la question de la diversité dans l’environnement socio-économique, la conférencière a indiqué que l’élaboration ou l’analyse des politiques socio-économiques, si elles ne prennent pas en compte les acquis d’une analyse genrée, peuvent conduire à augmenter les inégalités entre les femmes et les hommes. Pour sa part, la professeure chercheuse dans les domaines de la responsabilité sociale de l’entreprise, de la gestion, de la diversité et du management des parties prenantes, Manal El Abboubi, a mis en avant le manque de recherches au niveau national en la matière, en raison notamment de l’absence accusée en matière des techniques d’analyse des données qualitatives.

«Les techniques d’analyse des données qualitatives relatives à la diversité du genre manquent cruellement aux doctorants et aux chercheurs», a-t-elle regretté, appelant ces derniers à s’approprier les techniques d’analyse des pratiques de gestion de la diversité, les difficultés relatives à leur mise en œuvre, ainsi que les facteurs de succès associés à ces pratiques. Et de souligner que l’idée est d’essayer de se documenter sur toutes les questions liées à l’égalité professionnelle homme-femme, mais aussi de voir comment elles se croisent avec d’autres dimensions de la diversité, à l’image de la question de l’âge et de l’origine. Elle a saisi cette occasion pour mettre en lumière l’apport du projet d’échange mis en place par l’Institut des hautes études de management, en partenariat avec la Commission européenne représentée par l’Université de Liège (HEC), dans le cadre du Programme d’échange «Erasmus», dans le renforcement de l’échange entre les chercheurs des deux continents dans le domaine. Initiés en partenariat avec le Centre Jacques Berque (CJB), «Les après-midi de recherche» est un cycle de séminaires qui fait intervenir des chercheurs reconnus en sciences humaines et sociales et en sciences de gestion. Les thématiques de ces séminaires ont pour but d’approfondir les approches et d’améliorer la connaissance des méthodes innovantes. 

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