Débats autour du projet de réhabilitation de l'ancienne médina

Une journée de communication et d'échange d'expertises autour du chantier de réhabilitation et de mise en valeur de l'ancienne médina d'Essaouira s’est déroulée, vendredi dernier, à Dar Souiri. Initiée conjointement par la province d'Essaouira et le Groupe Al-Omrane, cette rencontre a réuni des responsables des services extérieurs, des élus locaux, des experts dans le domaine de l'habitat, des responsables du département de la culture, des universitaires, des acteurs associatifs ainsi que d'autres personnalités.  Dans un mot introductif, le gouverneur de la province d'Essaouira, Adil El Maliki, a souligné l'importance de cette rencontre destinée à échanger et à débattre des meilleurs moyens et outils à mettre en œuvre pour que ce chantier puisse aboutir, notant que cette réunion est l'illustration de l'approche participative et de concertation adoptée dans le but de garantir à ce projet toutes les conditions de succès. Et de poursuivre que la médina d'Essaouira relève des villes historiques et authentiques qui font à la fois la fierté et la singularité du Maroc, à l'échelle du monde arabe comme sur le plan international, d'où l'intérêt et la pertinence de ce chantier. 
Tout en mettant en avant l'importance du programme complémentaire de réhabilitation et de mise en valeur de la médina d'Essaouira, il a exhorté l'ensemble des intervenants à œuvrer de concert pour faire aboutir ce projet.
Sur un autre volet, le gouverneur a mis en relief la particularité de la médina d’Essaouira, étalée sur une superficie de 30 ha, en tant qu'espace chargé d'histoire et symbole du vivre-ensemble comme en témoignent les différents lieux de cultes, situés côte à côte, ce qui permet d'envoyer au monde un message clair que le Maroc a été et demeure à jamais une terre de paix, de tolérance, d'ouverture et de coexistence pacifique.
Il a également souligné l'importance du secteur touristique, notamment celui lié au patrimoine et à la culture, comme levier de développement et de croissance au niveau de la province, avant de conclure que la réussite de ce projet relève de la responsabilité de tous, car il s'agit d'un chantier historique que «nous voulons transmettre aux générations montantes». 
De son côté, Mina El Mghari, professeur d’histoire, d’architecture et du patrimoine à l’Université Mohammed V de Rabat, a donné un aperçu historique détaillé de la médina d'Essaouira et sa construction par le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah, tout en mettant l'accent sur les spécificités intrinsèques à ce patrimoine singulier et authentique qui témoigne de la coexistence de plusieurs confessions.  Pour Mme El Mghari, également vice-président d’ICOMOS-Maroc (Conseil International des Monuments et des Sites), le patrimoine bâti d’Essaouira consent de relever les traces de l’Histoire, renvoyant à l’extraordinaire et paisible berceau des civilisations qu’a été et que demeure cette ville. Elle a, en outre, souligné la pertinence du projet de réhabilitation et de mise en valeur de la Médina de par son objectif visant à remettre en l'état les monuments historiques de grande valeur patrimoniale.