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Jeudi 28 Mars 2024
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La déclaration commune ne comporte aucune référence au changement climatique

Pour la première fois en deux décennies, les pays membres du Conseil de l’Arctique, réunis à Rovaniemi en Finlande, ont échoué à rédiger leur traditionnelle déclaration finale à cause, selon des délégués, du refus des États-Unis d’y mentionner le changement climatique.

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Premières concernées par le réchauffement qui bouleverse leurs modes de vie ancestraux, les populations indigènes représentées au sein de l’instance de coopération régionale ont fustigé l’échec de rédiger leur traditionnelle déclaration. Au terme de la onzième réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique, l’habituelle déclaration commune finale a été remplacée par un texte, plus court et d’une portée symbolique moindre, signé par tous les ministres des huit États membres. Aucune référence au changement climatique n’y figure. «Je ne veux pas blâmer qui que ce soit», a pudiquement déclaré le chef de la diplomatie finlandaise, Timo Soini, lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion qu’il présidait. «Mais, bien sûr, il est clair que les questions climatiques sont différentes selon les points de vue et selon les capitales», a-t-il ajouté. Plusieurs délégués ont confirmé à l’AFP que le blocage était spécifiquement lié au refus des États-Unis d’inclure le climat dans le document final. Dans un autre texte de la présidence finlandaise, M. Soini a indiqué qu’une majorité «d’entre nous avait considéré le changement climatique comme un défi fondamental pour l’Arctique». Une formulation qui illustre l’absence de consensus, inhabituelle dans cette arène. Les organisations représentant les populations indigènes au sein de l’instance ont exprimé une inquiétude unanime. «Notre culture et notre mode de vie sont attaqués. Les animaux, les oiseaux et les poissons dont nous dépendons pour notre survie culturelle sont de plus en plus sous pression. Nous sommes inquiets pour notre sécurité alimentaire», a souligné James Stotts du Conseil circumpolaire inuit. Regroupant les États-Unis, la Russie, le Canada et les cinq États nordiques (Suède, Norvège, Danemark, Finlande et Islande), le Conseil de l’Arctique est généralement considéré comme un modèle, où la coopération intergouvernementale l’emporte sur la compétition. «Les objectifs collectifs, même bien intentionnés, ne sont pas toujours la solution», a fait valoir le secrétaire d’État américain Mike Pompeo dans son intervention. Le responsable américain n’avait en revanche pas mentionné une seule fois les mots «changement climatique» alors que, selon les scientifiques, le réchauffement est deux fois plus rapide dans la région que dans le reste du monde. «L’administration Trump devrait être plus préoccupée par la menace imminente qu’elle pose aux Américains à travers son inaction climatique que par les ambitions chinoises et russes», a commenté Victoria Herrmann, la présidente de l’Arctic Institute, un centre de recherche non gouvernemental américain. 

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