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Un haut diplomate nord-coréen en Italie aurait demandé l'asile

L'ambassadeur par intérim Jo Song-gil, le plus haut diplomate nord-coréen en poste en Italie, aurait demandé l'asile, ont déclaré jeudi aux journalistes des députés sud-coréens. Rome a toutefois affirmé ne pas être au courant d'une telle demande.

Un haut diplomate nord-coréen  en Italie aurait demandé l'asile

Le plus haut diplomate nord-coréen en poste en Italie a demandé l'asile et se cache désormais, ont déclaré jeudi aux journalistes des députés sud-coréens après une réunion à huis clos avec des responsables des services de renseignement sud-coréens. Rome a toutefois affirmé ne pas être au courant d'une telle demande d'asile. «La mission de l'ambassadeur par intérim Jo Song-gil devait se terminer fin novembre dernier et il s'est enfui du complexe diplomatique début novembre» avec sa femme, a déclaré aux journalistes un membre du Parlement sud-coréen, Kim Min-ki.

Selon un autre parlementaire, Lee Eun-jae, les renseignements sud-coréens (NIS) ont confirmé que le diplomate avait demandé l'asile, mais ne semblent pas savoir où il se trouverait désormais. Cette réunion entre les services de renseignements sud-coréens et des députés est intervenue après que le quotidien sud-coréen «Joong-ang Ilbo» eut rapporté que M. Jo avait réclamé l'asile avec sa famille dans un pays occidental, ce qui constituerait une importante défection pour le régime de Pyongyang. «Il a demandé l'asile au début du mois dernier», affirme une source diplomatique citée par le quotidien.
Son cas constitue, selon cette source, un casse-tête pour les autorités italiennes qui néanmoins «le protègent dans un endroit sûr». «Nous n'avons pas connaissance» d'une telle demande d'asile, a cependant indiqué à l'AFP une source proche du ministère des Affaires étrangères, précisant que le ministère avait seulement reçu une demande de «remplacement» de M. Jo. Il s'agirait, si elle est confirmée, d'une défection très importante qui ne serait pas sans rappeler celle en 2016 de l'ancien numéro deux de l'ambassade de Corée du Nord en Grande-Bretagne, Thae Yong-ho, l'un des plus hauts diplomates nord-coréens à avoir fait défection ces dernières années.
M. Jo, 48 ans, assurait l'intérim depuis octobre 2017, quand l'Italie avait demandé à l'ambassadeur désigné de Corée du Nord, Mun Jong-nam, qui n'était pas encore totalement accrédité, de quitter le pays, en protestation contre les lancements de missiles et les essais nucléaires menés par Pyongyang. L'Italie est une des missions importantes du réseau diplomatique nord-coréen puisqu'elle s'occupe notamment des relations entre Pyongyang et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), basée à Rome. La Corée du Nord est régulièrement confrontée à de graves pénuries alimentaires. M. Jo est «connu comme étant le fils, ou un gendre, d'un des plus hauts responsables du régime de Pyongyang», précise le «Joong-ang» en citant un expert non identifié. La plupart des diplomates nord-coréens doivent généralement laisser au pays des membres de leur famille, souvent des enfants, pour les décourager de faire défection une fois en poste à l'étranger. M. Jo était cependant arrivé à Rome en mai 2015 avec sa femme et ses enfants, ce qui laisse penser qu'il pourrait être originaire d'une famille privilégiée, indique le quotidien, en relevant que les raisons précises de sa défection ne sont pas connues.

Au moment de sa défection, M. Thae l'avait en partie justifiée par sa volonté d'offrir un meilleur avenir à ses trois enfants, alors qu'il venait d'être rappelé en Corée du Nord. L'ex-diplomate avait été qualifié de «pourriture humaine» par Pyongyang qui l'accuse d'avoir détourné une importante somme d'argent, violé un mineur et espionné pour le compte de Séoul. Les défections de diplomates sont d'autant plus rares que la Corée du Nord maintient relativement peu d'ambassades. Parmi les précédents, figurent notamment la défection en 1997 de l'ambassadeur nord-coréen en Égypte, ou celle en 2015 d'un diplomate en poste en Afrique. La dynastie des Kim règne d'une main de fer depuis trois générations sur la Corée du Nord. Le régime est accusé de graves violations des droits de l'Homme. 

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