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La première semaine de la 41e édition du Moussem culturel international d’Assilah, qui s’est déroulée du 21 au 26 juin, a été marquée par des discussions élargies des sujets d’actualité, en relation avec la démocratie et les contraintes du développement durable dans l’hémisphère sud. Ainsi, lors du premier colloque (21-22 juin) intitulé «L’insupportable fardeau de la démocratie : quelle voie pour le salut ?», une panoplie de chercheurs et de spécialistes en la matière se sont attardés sur les défis les plus graves auxquels la démocratie est actuellement confrontée, depuis le début de sa longue histoire il y a trois siècles.
Dans ce sens, quatre défis ont été relevés, à savoir la régression et l’affaiblissement des canaux de contrôle intermédiaires qui constituent la base du concept représentatif de la démocratie moderne, et l’émergence de certains régimes populistes qui commencent à se répandre à grande échelle dans le monde entier, comme étant un nouveau modèle de gouvernement. Les deux autres défis constatés sont les effets de la dynamique de la mondialisation économique, politique et stratégique sur la prise de décision et l’ampleur que commencent à prendre les mouvements de protestation qui font que l’action politique est en train de passer du domaine général au domaine public.
Les conférenciers ont, ainsi, essayé d’apporter des éléments de réponse à ces problématiques selon trois principaux axes, en l’occurrence le diagnostic de l’état actuel de la démocratie en s’intéressant aux divers facteurs économiques, médiatiques et culturels et en expliquant leurs effets concrets sur la situation internationale. Puis l’analyse de l’état des sociétés qui n’ont pas adopté le système démocratique pluraliste comme modèle pratique pour organiser leur réalité politique, ainsi que l’exploration et l’anticipation des futurs scénarios d’évolution du système démocratique.
Le deuxième colloque (24-25 juin), intitulé «Le développement durable et les contraintes dans les pays de l’hémisphère sud», a examiné la mise en œuvre des Objectifs de développement durable adoptés par les Nations unies en 2015. Ces objectifs se divisent en trois grandes catégories, à savoir le social, l’environnemental et les objectifs comprenant des mesures visant à contrôler le rythme de la mondialisation et à la rendre plus humaine. Environ quatre ans après le lancement du plan, malgré la cohésion théorique du plan et l’existence de bonnes intentions, des défaillances ont commencé à apparaître, ce qui menace le déroulement de cette stratégie onusienne. Les participants ont noté, dans ce sens, que la mise à disposition des ressources financières, humaines et logistiques émanant des pays du Nord demeure incertaine, une guerre commerciale entre les grandes puissances économiques, qui a conduit à la concurrence.
Cette semaine a également été marquée par une exposition sur le thème «L’art africain à Assilah de 1980 à 2018». Ce rendez-vous culturel inédit est un concept nouveau de la Fondation du Forum d’Assilah, à travers lequel les organisateurs célèbrent la créativité africaine, tout en rendant, à leur façon, un vibrant hommage aux différents artistes africains qui ont marqué de leurs pinceaux l’histoire du Festival d’Assilah depuis les années 1980, ponctuée de la visite historique à Assilah en 1982 du grand poète et ex-président sénégalais, feu Léopold Sédar Senghor. Organisé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI (21 juin-17 juillet), le Moussem d’Assilah, depuis ses débuts il y a plus de quatre décennies, s’est engagé à célébrer la créativité en général, en Afrique en particulier, une créativité qui englobe à la fois la poésie, la pensée, la musique et les arts plastiques. n
