Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

La dispersion du sit-in de la contestation fait au moins 9 morts

Le bras de fer entre les généraux au pouvoir au Soudan et la contestation a pris une tournure violente lundi avec la dispersion par la force du sit-in des manifestants à Khartoum, qui a fait au moins neuf morts, selon un comité de médecins.

La dispersion du sit-in de la contestation fait au moins 9 morts
Des forces soudanaises sont déployées le 3 juin 2019 autour du quartier général de l’armée à Khartoum pour disperser des manifestants.ttttt Ph.AFP

Cinq personnes sont mortes, lundi matin, dans la dispersion du sit-in de manifestants devant le siège de l’armée à Khartoum. «Trois (autres) personnes ont été tuées sous les balles du Conseil militaire, portant le nombre de martyrs du massacre (...) à cinq», a indiqué le Comité central des médecins soudanais dans un communiqué, ajoutant qu’un nombre important de blessés graves nécessite «des interventions chirurgicales et le placement en soins intensifs». Depuis l’aube, les autorités soudanaises ont commencé la dispersion du sit-in de protestation de milliers de soudaines de près de deux mois, devant le siège de l’armée à Kahrtoum, utilisant des gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles. Depuis le 6 avril, des milliers de Soudanais campent devant le QG de l’armée, avec comme revendication principale le transfert du pouvoir à une administration civile.
Face à l’opération des militaires, les manifestants soudanais, qui réclament depuis des semaines un transfert du pouvoir aux civils, ont mis le feu à des pneus et érigé des petits murets avec des briques sur des routes accédant au lieu du sit-in, ainsi que sur d’autres axes de la capitale. Selon le comité central des médecins soudanais, proche du mouvement de contestation, les forces de l’ordre ont, eux, tiré dans l’hôpital Charq Al Nil et empêchent l’accès au Royal Care, un autre établissement hospitalier de la capitale. «Il n’y a plus rien à part les corps des martyrs que nous ne pouvons pas sortir du lieu du sit-in jusqu’à présent», a ajouté l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation. Les relations entre les deux camps se sont tendues à la suite de l’échec le 20 mai des négociations, suivies des mises en garde du Conseil militaire qui dirige le pays depuis le 11 avril, date de la destitution sous la pression populaire du président Omar El-Béchir. À la tête du Soudan pendant près de 30 ans, Omar El-Béchir a été destitué et arrêté par l’armée le 11 avril sous la pression d’un mouvement inédit déclenché le 19 décembre par la décision des autorités de tripler le prix du pain dans un pays miné par une grave crise économique. 

Lisez nos e-Papers