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Le dispositif statistique marocain en déphasage avec les ambitions de la régionalisation avancée

La production statistique au Maroc reste disparate et fragmentaire et n’est pas menée dans le cadre d’une synergie, telle est en gros la conclusion de l’étude relative aux disparités territoriales dans le domaine de l’information statistique réalisée conjointement par l’Observatoire national du développement humain (ONDH) et le Fonds des Nations unies pour la population. Rendue publique mercredi dernier à Rabat, cette enquête montre que le dispositif de statistique public ne garantit que 37% des indicateurs requis par le suivi des ODD et 82% de ceux de la Conférence internationale sur la population et le développement.

Le dispositif statistique marocain en déphasage avec  les ambitions de la régionalisation avancée

L’Observatoire national du développement humain (ONDH) a organisé, mercredi dernier à Rabat, un atelier pour la restitution des résultats de l’étude relative aux disparités territoriales dans le domaine de l’information statistique. Menée conjointement avec le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), cette étude établit un diagnostic de l’état des lieux du dispositif statistique public (DSP) en se basant sur une grille de 190 indicateurs conformes aux référentiels et principes de la statistique officielle recommandée par les Nations unies.
Selon le secrétaire général de l’Observatoire national du développement humain, Hassan El Mansouri, l’analyse de la couverture des besoins en statistiques a révélé que le dispositif statistique public connaît des lacunes structurelles en ce qui concerne les dimensions du développement nouvellement introduites par les ODD (Objectifs de développement durable), notamment la scolarisation des filles, l’autonomisation des femmes, les mortalités infantile et maternelle, et les dimensions du développement à la charge de départements sectoriels.
En effet et comme le souligne l’étude dévoilée, le dispositif de statistique public marocain ne garantit que 37% des indicateurs requis par le suivi des ODD et 82% de ceux de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). Un diagnostic qui confirme, selon M. El Mansouri, que la production statistique du pays est plutôt disparate, fragmentaire et n’est pas menée dans le cadre d’une synergie, ce qui nécessite la mise à niveau et l’adaptation de cette politique aux nouveaux besoins et données statistiques.
Par ailleurs, l’analyse critique de la production statistique sous l’angle territorial montre que le dispositif statistique public est désorganisé et accuse un retard de plus en plus grand par rapport aux ambitions nationales de régionalisation avancée, de suivi des politiques publiques, de reddition des comptes et des engagements internationaux du Royaume. En effet, l’étude indique que sur les 190 indicateurs recensés, 31,6% couvrent la démographie, 23,7% l’économie, 32,1% le social et seuls 12,6% l’environnement. Par ailleurs, seuls 84,2% d’entre eux sont traités et utilisés à l’échelle nationale, proportion s’élevant à 95,6% pour le module économie, à 90% pour la démographie, à 75,4% pour le social et à 70,8% pour l’environnement.
Une situation qui se traduit par un déficit énorme en matière d’indicateurs de base. Selon les statistiques dégagées de cette étude, le pays ignore encore 16% des indicateurs de base recommandés par les normes et standards internationaux. Ce déficit s’élève à 31,6% à l’échelle régionale et à 65,3% à l’échelle provinciale et communale. Ce qui indique que de vastes zones statistiquement sombres persistent et qu’elles sont beaucoup plus larges à l’échelle régionale, provinciale et communale. Sachant qu’outre les disparités territoriales, le DSP ne se prête que dans moins d’un cas sur deux aux diagnostics sensibles au genre et au cycle de vie. Pour combler les déficits relevés et améliorer la performance du système d’information statistique national, l’étude propose donc un certain nombre de recommandations. Elle préconise la mise à jour des recensements, des enquêtes et des statistiques administratives pour rattraper le retard cumulé dans le domaine du développement statistique.
L’étude propose en outre de réorganiser le dispositif statistique public autour d’un conseil de l’information statistique dans le but de créer une synergie entre les différentes structures chargées de l’élaboration des études. Elle recommande également d’axer les statistiques administratives sur une grille nationale de données territorialisées. Les autres recommandations portent sur l’identification des besoins statistiques des acteurs locaux du développement et la fixation des responsabilités des composantes du dispositif statistique en termes de production statistique.

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