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Dix propositions pour un modèle alternatif de développement du Maroc

La Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Ain Chock de l’Université Hassan II Casablanca a élaboré un mémorandum qui comporte dix propositions «pour un modèle alternatif de développement du Maroc». Un document élaboré sur la base des conclusions d’un symposium organisé par la faculté.

Dix propositions pour un modèle alternatif  de développement du Maroc

C’est autour de dix principales grandes propositions que les rédacteurs du mémorandum «Pour un modèle alternatif de développement du Maroc» ont axé leur document qui a été présenté jeudi à la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales d’Aïn Chock (FSJESA) de l’Université Hassan II Casablanca. Il s’agit d’un mémorandum élaboré sur la base des idées exposées dans le cadre du symposium organisé, du 20 au 23 mars 2018 sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, sur le thème : «Les logiques et la portée des modèles économiques : vers un éclairage du modèle du Maroc» (voir : www.lematin.ma).
En effet, sur la base des écrits théoriques et empiriques relatifs au modèle économique marocain souhaité, l’équipe de rédaction, composée de quatre personnes, a développé des analyses qui ont permis de formuler des propositions pour un modèle alternatif de développement du Maroc. Cette équipe est composée du doyen de la FSJESA, Abdelatif Komat, le professeur à la même faculté, Fouzi Mourji, le doyen honoraire à la Faculté d’Aix-en-Provence, Joseph Brunet-Jailly, et Yasser Yeddir Tamsamani, chercheur affilié à l’OFCE-Sciences Po Paris.
Ils ont essayé de mettre en avant «le rôle central que joue le partage primaire des richesses, en l’occurrence celui de la valeur ajoutée qui se fait au détriment des salaires. Les comparaisons internationales, dans une perspective historique, permettent de rapprocher le Maroc de la situation dans laquelle se trouvaient des pays ayant réussi leur émergence et développement», soulignent-ils dans ce mémorandum. Ainsi, les dix propositions formulées touchent à la fiscalité du patrimoine, la politique de rémunération, la réorientation de l’appareil productif national, le renouveau de l’action syndicale et la moralisation des entreprises.

La première proposition prône une «fiscalité dynamique du patrimoine». Il est proposé, en premier lieu, une taxation forte et progressive sur les transferts de propriété sous forme d’héritage ou de passation entre les vivants. En deuxième lieu, il est appelé à imposer le stock de patrimoine dormant. Car le patrimoine foncier et non productif peut s’avérer un outil efficace pour réinjecter des moyens financiers dans l’activité économique sous forme d’investissement productif ou de financement de biens publics. La deuxième proposition proclame une nouvelle politique de rémunération. Une politique qui aurait comme objectif principal l’institutionnalisation d’un système d’indexation de la croissance des salaires sur un taux plancher composé à partir du taux d’inflation et du taux de croissance de la productivité du travail. Et ce en tenant compte des spécificités régionales et des contraintes sectorielles et en assurant un pouvoir d’achat stable.
Les rédacteurs du mémorandum ont recommandé aussi une politique nationale de concurrence et de régulation. De même, ils ont appelé à une réorientation de l’appareil productif. Dans ce sens, ils estiment qu’un rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée passe également par une économie capable de créer suffisamment de nouveaux postes de travail pour répondre à une situation d’emploi qui est préoccupante. Une proposition relative à «un complet renouveau du syndicalisme» estime qu’il faut une nouvelle forme de syndicalisme capable de situer ses revendications dans un cadre élargi, en amont de la décision publique.

La moralisation des pratiques des entreprises et l’encadrement de la sous-traitance constituent l’essence d’une autre proposition à travers laquelle les rédacteurs du mémorandum critiquent le tissu productif national dominé par des structures familiales et par un comportement d’accumulation du capital. Il est ainsi considéré que la moralisation des pratiques des entreprises familiales et de sociétés de personnes devrait être l’une des priorités dans toute quête de réduction des inégalités en les amenant, par exemple, à signer une charte de responsabilité sociale. Il est proposé aussi, dans le même sens, de lister les activités de sous-traitance et de procéder à une révision du Code du travail pour une nouvelle organisation des négociations dans les métiers sujets à la sous-traitance.
Une autre proposition évoque l’investissement public «utile» en tant que déclencheur de la dynamique de l’investissement privé et fer de lance de la relance économique. Dans ce cadre, il est suggéré l’adoption de critères rigoureux visant à maximiser l’effet d’entrainement et harmoniser les plans sectoriels et de prendre en compte les contraintes budgétaires. La prise en compte du rôle des banques a constitué l’essence d’une autre proposition. Il a été appelé à ce que le rôle de ces institutions financières soit ramené au financement du secteur productif. En ce qui concerne l’État, il est appelé à jouer le rôle de régulation.
La dernière proposition contenue dans le document évoque d’un système éducatif unifié, ouvert à tous, mais avec un système d’orientation pour garantir l’acquisition de vraies compétences. Car, estiment les rédacteurs, «l’éducation est un élément essentiel au développement par la qualification qu’elle donne à la main d’œuvre et parce qu’elle développe les capacités d’analyse et d’initiative des citoyens». 

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