La dixième édition du Marrakech Security Forum débat des défis sécuritaires en Afrique

Placés sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, les travaux de la dixième édition du Marrakech Security Forum (MSF) ont démarré vendredi avec la participation d’une pléiade d’experts, de politiques et de responsables militaires et sécuritaires. La séance d’ouverture de ce sommet sécuritaire africain a également été marquée par la présence de l’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, Youssef Amrani.
Intervenant à cette occasion, Mohamed Benhammou, président du Centre marocain des études stratégiques (CMES), fondateur et organisateur de cet événement en partenariat avec la Fédération africaine des études stratégique (FAES), a souligné que ce Forum constituait l’un des premiers et une des plus grandes rencontres qui traitent de la sécurité suivant une approche globale depuis son lancement en 2007. Pour M. Benhammou, le Forum est arrivé, avec cette édition, à maturité. «Nous allons continuer ce que nous avons tous initié comme travaux sur des problèmes qui sont d’actualité et qui touchent la question de la sécurité dans le continent, notamment dans ses dimensions à la fois géographiques et touchant plusieurs autres volets relatifs aux faits qui fragilisent la sécurité dans le continent. Oui, nous avons été à l’affût de ces évolutions pour anticiper ces problèmes, pour pouvoir se préparer à relever les défis auxquels le continent doit faire face», a-t-il affirmé lors de la séance d’ouverture.
M. Benhammou a été également rappelé que lors du lancement de ce Forum en 2007, dans sa première version, l’accent a été mis sur les différentes dynamiques et évolutions que connaît la zone sahélo-saharienne. L’objectif n’est pas de travailler uniquement sur des menaces à caractère chronique, mais de continuer de travailler sur ces zones de conflits, d’anticiper et d'attirer l’attention sur les défis futurs. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle a été choisi le thème de cette dixième édition «Construire pour l’Afrique sa sécurité du futur». Une thématique de nature à permettre de repenser la sécurité et la façon dont ce continent peut travailler à assurer sa propre sécurité dans un cadre plus global. Ainsi, lors de cette édition, les participants ont traité des problématiques relatives aux crises des zones de fragilité en Afrique et de l’insécurité dans la zone du Sahel, le Corne de l'Afrique et l’Afrique centrale. Ils ont également débattu, lors des travaux de la première journée, «de manière objective», du Conseil de paix et de sécurité africain. «Mais quand on essaye de faire le point sur son efficacité et ce qu’il assure ou pas, on se rend compte que c’est un mécanisme qui a sa place, mais qui doit être réformé. C’est un élément important pour la sécurité en Afrique», a déclaré M. Benhammou. Les autres sujets soulevés lors de ce Forum concernent la question de la fragilité du continent face à la cybersécurité. Les participants ont souligné que l’Afrique reste un continent qui a une souveraineté constamment violée, qui n’a pratiquement aucune sécurité dans ce domaine. Les propositions émises ont appelé ce que cette région dispose, à l’avenir, d’un véritable espace de sécurité et de souveraineté pour les États. «Il est temps que les Africains interpellent les Africains sur la gravité des questions et des menaces et attirent l’attention sur la nature psychologique des acteurs qui brandissent ces menaces. Il faut développer une vision conceptuelle sur la cybersécurité, le cyberespace… et développer un langage commun et une vision commune pour sortir de l’ombre avec toutes les conséquences sur la sécurité des États, des citoyens et des entreprises vitales», ont-ils demandé.
Le principal message lancé lors de la séance d’ouverture du Forum est que les thématiques choisies visent à permettre d’échanger et de partager les expériences dans le but de développer une prise de conscience collective. Et ce autour d’une phrase qui soutient que «l’ennemi auquel on doit faire face est global, la réponse doit être aussi globale» à travers, tout d’abord, l’échange. Et c’est la raison d’être de ce Forum.