Dixième grand débat pour Emmanuel Macron, à l’offensive sur l’écologie

La rencontre de jeudi est la dixième à laquelle participe le chef de l’État français depuis qu’il a lancé, à la mi-janvier, la grande consultation censée répondre à la crise des «gilets jaunes». Le chef de l’État est arrivé avec de nombreux ministres, dont ceux chargés de la Transition écologique François de Rugy et Brune Poirson, ainsi que Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, au titre d’ancien maire de Forcalquier. Les Alpes de Haute-Provence, a noté ce dernier, ne sont qu’«un petit bout de France», mais qui représente le pays «avec ses beautés, ses fiertés et ses galères». Les élus devaient interpeller Emmanuel Macron sur le recul des services publics dans ce département qui ne compte que deux villes de plus de 10.000 habitants (Manosque et Digne) alors que 134 communes ont moins de 500 habitants. «Quand je disais il y a deux ans qu’on allait un jour prendre les fourches, tout le monde rigolait, mais on y est», explique Jean-Jacques Lachamp, le maire de Nibles, 50 habitants au total, pour lequel «les gilets jaunes ont été un révélateur». Présents dans l’assistance, une centaine de collégiens ont été invités à interpeller le Président, mais, sur consigne de leurs professeurs, «uniquement sur l’environnement, pas sur les gilets jaunes ou autre chose», confie Mélanie, du collège Itard, à Oraison. Elle entend poser une question sur les voitures électriques à recycler, qui coûteraient plus cher en fin de vie que les véhicules classiques. Celle d’Axelle, 14 ans, du collège du Verdon à Castellane, portera sur «le 7e continent, le continent de plastique, qui ne cesse d’augmenter». Accusé par une partie de l’opposition de délaisser les enjeux environnementaux, Emmanuel Macron a tenu à afficher de nouvelles ambitions cette semaine. Dans sa tribune sur l’Europe, il a ainsi appelé l’Union européenne à créer une «Banque européenne du climat pour financer la transition écologique» afin d’atteindre le «0 carbone en 2050» et une «division par deux des pesticides en 2025». Après le débat à Gréoux-les-Bains, M. Macron visitera le village de Sainte-Croix, l’un des sites les plus touristiques de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Après cette région, il restera au Président à rencontrer les élus de quatre régions. Après un voyage en Afrique de l’Est la semaine prochaine, il devrait se rendre en Corse, puis en Bretagne début avril et dans les Pays de la Loire, tandis qu’il recevra à l’Élysée ceux des Hauts de France, une région qu’il avait visitée en novembre pour le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.