Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Culture

Driss Khrouz : La connaissance de l’autre pour un vivre ensemble en pleine harmonie

Comme chaque année, le Festival de Fès des musiques sacrées du monde consacre, parallèlement à ses concerts musicaux, un temps précieux à son Forum, devenu un rendez-vous incontournable dans cette manifestation culturelle et artistique.

Driss Khrouz : La connaissance de l’autre pour  un vivre ensemble en pleine harmonie
Les participants au Forum ont animé deux matinées d’exposés et de débats autour de la thématique «Fès à la confluence des cultures». Ph. Kartouch

Les fidèles du Forum ont assisté à deux matinées d’exposés et de débats autour de la thématique «Fès à la confluence des cultures», où d’éminents diplomates, chercheurs, professeurs universitaires, philosophes et même des passionnés de la ville se sont évertués à célébrer l’histoire et le patrimoine de cette cité séculaire, qui a été de tout temps un lieu par excellence de brassage des cultures. Le premier axe de la première séance, articulé autour de «La connaissance avant le jugement, l’idée avant l’opinion», était le sujet de la contribution du diplomate Fodé Sylla (Sénégal), du professeur Faouzia Charfi (Tunisie) et du diplomate François-Xavier Tilliette.

L’ambassadeur itinérant et conseiller du Président sénégalais Macky Sall, Fodé Sylla, a évoqué la question du partage de cette culture avec les pays africains, comme il a aussi parlé du soufisme qui relie son pays le Sénégal au Maroc à travers la Tariqa Tijaniya, sans oublier de remercier le Maroc pour le rôle qu’il joue dans le rapprochement des cultures. «Mon rêve le plus cher est de voir ces cultures et ces identités remonter jusqu’à leurs origines continentales. L’Afrique est un continent très riche, il est temps que ses peuples puissent s’en approprier et en bénéficier», souligne Fodé Sylla. Et d’ajouter que ce «Forum est une initiative conjointe et inclusive en faveur de l’interculturalité et à plus long terme de la pacification et du développement de l’Afrique, car tout ce qui est fait pour nous, mais sans nous, se fait contre nous».
De son côté, Driss Khrouz, directeur général du Forum, a insisté sur cette notion d’inclusion. «Dans un monde déchiré par la peur, la haine et la méfiance, il ne s’agit plus de décréter l’interculturalité, mais de bien la concevoir pour pouvoir la pratiquer. Ainsi, nous nous rendons aisément compte que toute culture, et à fortiori la culture marocaine, est d’abord un confluent d’une prodigieuse variété de cultures». Khrouz précise que cette jonction des cultures est avant tout une concertation qui nous rapprochera et constituera un outil de complémentarité entre les sociétés. «Il ne faut pas nier la différence, mais la mettre en œuvre au service d’une société plurielle, fondée sur l’entente et l’acceptation de l’autre. C’est le fondement de ce Forum qui constitue en quelque sorte l’écho de ces musicalités entonnées cette semaine dans les places emblématiques de Fès», poursuit Driss Khrouz.

Tous les intervenants à ce Forum étaient d’accord pour le principe de la connaissance de l’autre, notamment son histoire, afin de mieux appréhender cette question délicate des mixités culturelles. Car cette connaissance peut donner lieu à des collaborations très fructueuses dans de multiples domaines, dont la sauvegarde du patrimoine culturel, qu’il soit matériel ou immatériel, la valorisation de l’amazigh, la multiplication des maisons de quartiers et de jeunesse et tant d’autres problématiques soulevées lors du Forum et qui composent le capital immatériel fassi, marocain et africain.
Soulignons que les quatre tables rondes prévues pour cette édition ont vu la participation de plusieurs intervenants issus différents domaines. Ces rencontres ont été honorées par la présence dans le public d’éminentes personnalités telles qu’André Azoulay, Tahar Benjelloun ou encore Jamaâ Baïda. 

Lisez nos e-Papers