Économie en expansion, chômage en baisse, mais de difficiles fins de mois pour 4 citoyens sur 10

Début juillet, le pays a battu son record de temps sans récession économique, en entamant le 121e mois consécutif de croissance du produit intérieur brut (PIB) depuis la crise de 2008. Le marché boursier est à des niveaux records, l’indice Dow Jones Industrial Average clôturant à des sommets exceptionnels presque chaque semaine. Le taux de chômage, qui pointait à 10% en octobre 2009, a été ramené à 3,7% en juin 2019, son plus bas depuis 50 ans. L’économie américaine a créé des emplois chaque mois depuis octobre 2010. Les créations d’emplois ont rebondi en juin, avec 224.000 nouvelles embauches, alors que les analystes s’attendaient à une hausse de 160.000. Mais la moitié des emplois rapportent moins de 18,58 dollars l’heure et plus d’un tiers, moins de 15 dollars, ce qui rend difficile d’épargner ou d’investir pour un meilleur avenir. Ainsi, même si les États-Unis affichent des chiffres élevés après 10 ans d’expansion, des millions de travailleurs dans des centaines de communautés à travers le pays n’ont pas su en tirer tous les avantages. Quatre Américains sur dix déclarent avoir encore du mal à payer leurs factures selon un sondage trimestriel de la banque d’investissement UBS.
Les économistes craignent que de telles situations financières précaires ne mettent beaucoup d’Américains en danger en cas de léger recul de l’économie, avertissant que la prochaine récession risque d’être la pire de l’histoire récente, à l’exception de la Grande Récession. «Tant d’Américains ont du mal à joindre les deux bouts», a déclaré Signe-Mary McKernan, vice-présidente du Centre sur le travail, les services à la personne et la population relevant de l’Urban Institute. «Nous nous dirigeons vers une crise politique, sinon économique», estime-t-il cité par le «Post». Pour s’en sortir, les Américains ont beaucoup emprunté ces dernières années. La dette totale des ménages s’élève maintenant à 13,7 milliards de dollars, dépassant ainsi le sommet atteint en 2008, selon la Banque de New York de la Réserve fédérale. L’endettement porte cette fois-ci essentiellement sur les voitures et les frais des études universitaires, pas l’immobilier. Autre fait révélateur de la vulnérabilité des cols bleus, plusieurs opposants démocrates estiment que le faible taux de chômage dissimule simplement le fait désagréable que les Américains «exercent deux ou trois emplois» pour pouvoir joindre les deux bouts. Un constat tempéré par le «Washington Examiner» qui relève qu’il n’y a pas eu d’augmentation de la part d’Américains exerçant plusieurs emplois.