Menu
Search
Mercredi 17 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 17 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

Élection à risque pour un dialogue introuvable

Élection à risque pour un dialogue introuvable

La brutale rupture par Donald Trump des négociations entre Washington et les talibans fait planer un risque accru de violences sur l’élection présidentielle prévue en Afghanistan le 28 septembre, et amenuise encore les futures possibilités de dialogue inter-afghan, selon des analystes. Les talibans ont rapidement fait savoir que la seule alternative aux négociations avec Washington était «le jihad et les combats». Le scrutin présidentiel, auquel ils se sont toujours opposés, apparaît désormais comme une cible de choix pour de nouveaux attentats. «Les talibans vont tout faire pour troubler la tenue de l’élection, nous pouvons nous attendre à un regain de violence jusqu’au jour du vote», a dit à l’AFP Haroun Mir, un analyste indépendant basé à Kaboul. Ayant toujours refusé de négocier avec son gouvernement, ils ont toutes les raisons d’essayer de le priver d’un regain de légitimité en dissuadant un maximum d’électeurs de se rendre aux urnes. À l’inverse, tenus à l’écart des négociations entre talibans et Américains, 
M. Ghani et les autorités afghanes voient dans leur échec une façon de revenir de manière décisive dans le jeu politique. «Tout chemin vers la paix (...) doit être mené par le gouvernement», a martelé dimanche le porte-parole du président, Sediq Sediqqi. «La perspective d’un dialogue inter-afghan était meilleure la semaine dernière qu’aujourd’hui», note Laurel Miller, une ancienne diplomate américaine de haut rang aujourd’hui experte auprès de l’International Crisis Group. Le projet d’accord avec les talibans prévoyait qu’une fois conclu, ils participent à un dialogue «inter-afghan». Une date pour leur coup d’envoi, le 23 septembre, avait même été fixée, selon les talibans. Sur le terrain, ce sont les forces afghanes, et surtout les civils, qui risquent de faire les frais d’un regain de violence. Au cours de la première moitié de l’année, 1.366 civils ont été tués et 2.446 blessés, annonçait en juillet la mission de l’ONU en Afghanistan. Mais la menace de nouvelles attaques ne devrait pas dissuader le pouvoir de tenir les élections. 

Lisez nos e-Papers