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Mardi 19 Mars 2024
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Entre Paris et Berlin, l'UE cherche sa voie face à Trump

Entre Paris et Berlin, l'UE cherche  sa voie face à Trump
La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, dont les services conduiront les négociations au nom des 28, espère obtenir un mandat de négociation dès le mois prochain. Ph. AFP

Paris et Berlin sont divisés sur l'ouverture de négociations en vue d'un accord commercial limité avec les États-Unis, qui menacent toujours de taxer les automobiles européennes. «Nous essayons de conclure un accord. Les Européens sont coriaces en négociation (...) Si nous ne trouvons pas un accord, nous imposerons des tarifs douaniers» sur les voitures, a menacé le président américain. L'Allemagne, qui veut à tout prix échapper à des taxes sur un secteur vital pour son économie, espère un signe fort des ministres. «Voyons jusqu'où on peut aller», a affirmé son ministre de l'Économie, Peter Altmaier, à son arrivée. «Mon intention n'est pas de précipiter les choses (mais) de parvenir à un large consensus», y compris «avec mon collègue français», a-t-il ajouté. La France, elle, traine des pieds sur ce sujet sensible, en pleine crise des «gilets jaunes» et à trois mois des élections européennes. La situation est d'autant plus complexe que les Européens, le Président français, Emmanuel Macron, en tête, n'ont eu de cesse de répéter qu'ils refusaient de négocier «avec un pistolet sur la tempe». Outre Paris, l'Espagne, dont les olives sont taxées par les États-Unis de manière, selon elle, injustifiée, ainsi que la Belgique, divisée par l'accord de l'Union européenne (UE) avec le Canada, le CETA, semblent peu convaincues. Malgré ces dissonances, la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, dont les services conduiront les négociations au nom des 28, espère obtenir un mandat de négociation dès le mois prochain. L'idée d'un accord UE/États-Unis, qui porterait uniquement sur les biens industriels et pas l'agriculture, fait suite à une visite en juillet dernier du président de la Commission Jean-Claude Juncker à Washington, au moment où Donald Trump menaçait déjà de taxer les voitures européennes. Bruxelles fait valoir qu'un tel accord entraînerait d'ici 2033 un accroissement des échanges de 53 milliards d'euros – une goutte d'eau cependant dans le commerce UE/États-Unis. Une liste de biens américains susceptibles d'être taxés en rétorsion, à hauteur de 20 milliards d'euros, est prête à sortir de ses tiroirs. 

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