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Le Matin : Vous avez remporté à Marrakech votre quatrième victoire de suite, un succès qui boostera certainement la confiance des joueurs en vue des prochaines journées. Quel est l’état d’esprit du groupe en cette fin de saison ?
Patrice Carteron : C’est tout le mérite du staff et des joueurs. Depuis plusieurs semaines, on essaie de parvenir à un double objectif : redresser une équipe qui était dans un état désastreux sur les deux plans, physique et moral. D’une part, l’accumulation des matchs, de l’autre, des joueurs qui ne prenaient plus du plaisir à jouer et qui n’avaient plus envie de venir aux entraînements, qui étaient saturés. Le fait d’avoir redonné vie au groupe est une fierté pour moi et pour l’ensemble du staff. C’était le premier pari et il a été très compliqué à gagner. L’objectif depuis mon arrivée était de faire un exploit en Supercoupe et on l’a fait. Ça nous donne une énergie supplémentaire pour aller chercher une place en Ligue des champions. La Coupe de la CAF c’est bien, mais la Champions League, c’est autre chose. Il nous faudra donc aller chercher cette deuxième place, mais il fallait aussi grandir, d’un point de vue financier notamment, pour avoir les moyens de ses ambitions. Pour bâtir un gros effectif et une bonne équipe, il faut des moyens.
Justement en parlant d’effectif, pensez-vous qu’avec la fatigue cumulée, les joueurs pourront mener à bout leur quête de la deuxième place qualificative en Ligue des champions ?
Cette année, l’effectif est d’une grande qualité, mais la quantité, elle, n’est pas à son meilleur niveau. Si l’on compare avec le Wydad par exemple, qui dispose de 3 ou 4 joueurs dans le même poste, notre situation est assez différente. C’est vrai qu’on a de jeunes joueurs talentueux, mais ils ne sont toujours pas armés pour jouer sous pression et porter le maillot du Raja de Casablanca. Si l’on veut jouer le titre l’année prochaine et éventuellement faire un bon parcours en Ligue des champions, il faut terminer deuxième et construire un effectif compétitif.
Abdelilah Hafidi (blessé au Qatar et absent pour 3 mois) va laisser un grand vide, c’est une évidence. Quels sont, selon vous, les joueurs qui pourraient compenser son absence ?
Votre remarque est très juste, mais je crois qu’il faut éviter ce débat pour savoir qui pourrait remplacer Hafidi. C’est comme si on se demandait qui pourrait remplacer Messi au FC Barcelone. On doit se servir du match face au Kawkab de Marrakech : les joueurs étaient fatigués, mais ils ont quand même eu l’intelligence et le moral pour aller chercher la victoire et on en avait vraiment besoin. Il va falloir qu’on joue différemment parce que, de toute façon, on ne peut pas le remplacer, Hafidi. Mettre la pression sur d’autres joueurs en les comparant à Abdelilah, ce n’est pas ce qu’il faut faire. De toute façon, on sait que tous les joueurs vont devoir donner plus et avoir un super état d’esprit pour pouvoir combler son absence.
Mercredi dernier, on a tenté le 4-4-2 pour voir ce que ça pouvait donner, puis on a rétabli le 4-2-3-1 après l’entrée en jeu d’Ayoub Nanah, qui a marqué sur son premier ballon. Ça dénote bien l’état d’esprit du groupe. Ce qu’a fait Ayoub mercredi est exceptionnel, marquer un but somptueux et faire une très belle rentrée. C’est ce que j’attends des joueurs et ils savent qu’avec moi, ils auront leur chance à un moment ou à un autre, il faut juste qu’ils se battent à l’entraînement.
Ayoub le fait, tout comme Anas Jebroun, qui travaille très bien et qui va avoir sa chance. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de jouer le jeu de la comparaison avec Hafidi.
On ne va pas demander à un joueur de jouer comme Hafidi, car il est unique et c’est pour ça qu’on l’aime. La meilleure façon de lui faire plaisir, c’est de qualifier l’équipe pour la Champions League.
Propos recueillis par Youssef Moutmaïne
