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«Il faut faire face à certaines contraintes liées notamment à la gouvernance de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption et à l’implication de certaines parties prenantes»

La Commission nationale de lutte contre la corruption a tenu la semaine dernière sa deuxième réunion. Une occasion de faire le point sur l’état d’avancement de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Mohamed Ben Abdelkader, ministre chargé de la Réforme de l’administration et de la fonction publique revient pour «Le Matin» sur les grandes réalisations de cette stratégie et ses 10 programmes phares.

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Le matin : La Commission nationale de lutte contre la corruption vient de tenir sa deuxième réunion depuis sa mise en place. Quel est donc le bilan de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption depuis la tenue de la première réunion de la Commission ?
Mohamed Ben Abdelkader :
Effectivement, la Commission nationale anticorruption vient de tenir sa deuxième réunion le vendredi 15 février 2019 sous la présidence du Chef du gouvernement et en présence de ses membres : ministres, présidents d’institutions de gouvernance et représentants du secteur privé et de la société civile. Cette réunion était une occasion pour présenter le bilan des réalisations de la première étape de la stratégie nationale de lutte contre la corruption qui s’étale sur la période allant de 2016 à 2018. La mise en œuvre de cette étape importante de la stratégie est caractérisée par une série de réalisations visant à renforcer le système de transparence de notre pays, à soutenir l'intégrité et à lutter contre toutes les formes de corruption. Globalement, le bilan des réalisations concerne 89 projets répartis sur les 10 programmes de la Stratégie.

Quels sont les points forts des réalisations de cette stratégie et quelles en sont les faiblesses ?
La Stratégie nationale de lutte contre la corruption constitue en elle-même une force, vu que c’est la première du genre dans le Royaume. Elle résulte d'une étude approfondie prenant en compte l'évaluation de tous les programmes gouvernementaux antérieurs et des conclusions de rapports nationaux et internationaux, ainsi que d'une étude comparative de onze expériences internationales. La Stratégie a été également élaborée selon une approche participative et consultative par un comité composé de représentants de certaines instances gouvernementales et institutions, ainsi que des représentants du secteur privé et de la société civile. En plus d'être directement liée à la Commission nationale anticorruption présidée par le Chef du gouvernement, ce qui prouve une forte et réelle volonté politique.
Par ailleurs, la stratégie a impacté positivement le dynamisme du Maroc qui a amélioré sa position sur l'indice mondial de perception de la corruption de «Transparency International», se classant au 73e rang sur 180 pays avec 43 points sur 100, en hausse de trois points par rapport à 2017. Ce qui lui permet de gravir huit rangs. Dans le même contexte, au niveau de l'indice du climat des affaires de la Banque mondiale, le Maroc a considérablement progressé dans le classement en passant du 69e rang en 2017 au 60e rang en 2018 sur 140 pays, se classant premier au Maghreb, second dans la région MENA et troisième en Afrique.
Malgré le retard constaté dans le lancement de la mise en œuvre de certains projets de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, une volonté et un engagement des parties prenantes dans cette Stratégie sont clairement affichés. Afin de poursuivre ces efforts et d'atteindre les objectifs fixés par cette Stratégie, il convient de faire face à certaines contraintes liées notamment à sa gouvernance et l’implication des parties prenantes dans sa mise en œuvre. Une évaluation d’impact de ces réalisations s’avère également nécessaire.

Pouvez-vous nous brosser le tableau des principales conclusions de la deuxième réunion de la Commission nationale de lutte contre la corruption ?
Lors de la deuxième réunion de la CNAC, et partant des propositions et des observations de l’instance de probité, de prévention et de lutte contre la corruption et de certains membres de cette commission, un ensemble de recommandations ont été retenues. Il a été proposé l’adoption du rapport de synthèse sur les réalisations de la première phase de la Stratégie après intégration des remarques formulées par les différents membres de cette commission. Il a aussi été proposé l’élaboration d’un plan de communication autour des réalisations de cette Stratégie permettant au citoyen d’être informé des réalisations et des efforts déployés en matière de prévention et de lutte contre la corruption. Il s'agit aussi de la prise en considération des propositions de l’Instance nationale de la probité et de la prévention de la corruption quant à la gouvernance et la configuration de cette stratégie ainsi que des projets prioritaires au titre de l’année 2019. 

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