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La grande manifestation qu’accueille le hall du Théâtre national Mohammed V a été entamée par l’ouverture, le 25 novembre, de la grande exposition des femmes artisanes venues des 12 régions du Maroc, aux côtés des artisanes africaines et d’autres pays invités. La diversité des produits exposés montre la richesse de cet héritage ancestral qu’il faut sauvegarder et entretenir. Au total, il y a 150 femmes marocaines, en plus des Africaines, venues de 12 pays du continent pour présenter leurs produits locaux, puis des exposantes des États-Unis et de la Tunisie.
«Ce n’était pas très facile de réunir tout ce monde ici. Mais on fait de notre mieux pour sauvegarder ce patrimoine et le transmettre aux générations futures. Car ces femmes ont un trésor entre les mains. Elles ont uniquement besoin d’être soutenues et encadrées pour vendre leur produit. Il faut aussi sauvegarder ces produits d’artisanat, dont le design risque d’être accaparé par des marques connues. Ceci n’est pas le travail de l’Association. C’est au ministère de tutelle de prendre en charge l’enregistrement de ces produits. Sachant que chaque marque peut être enregistrée à raison d’un million de dirhams», souligne la présidente du Réseau des femmes artisanes du Maroc (Refam), Fawzia Talout Meknassi. Et d’ajouter que «l’idée d’inviter des femmes est venue de la complémentarité constatée entre les femmes artisanes marocaines et africaines. Nous avons remarqué que beaucoup de femmes artisanes africaines souhaitent apprendre notre artisanat. Ce qui permettra d’ouvrir un grand marché entre le Maroc et le reste du continent.»
À ce propos, Makadi Fatoufaye, présidente de l’Association des femmes retraitées de la Sotelma (Société de télécommunication du Mali), a indiqué que cette complémentarité se reflète dans la différence entre les produits de l’artisanat marocain et ceux des pays de l’Afrique. «Nos produits sont un peu différents de l’artisanat marocain. On fait les colliers et les sacs à main en perles, du savon de lessive, liquide, de toilette, l’eau de javel, les porte-clés, la teinture naturelle… Nous sommes très contentes de nous trouver ici, car cette grande exposition nous permet d’échanger avec nos collègues marocaines et de communiquer nos connaissances et expériences en termes de produits locaux. C’est un dialogue de cultures et de savoir-faire très positif».
En effet, ce rendez-vous annuel est devenu une rencontre incontournable pour les femmes artisanes, qu’elles soient marocaines ou d’autres pays. Selon la présidente de la Coopérative Haj Oubeid de Smara, Ammari Khadija, «ces expositions sont un grand atout pour promouvoir notre produit et pouvoir le vendre. Ce qui nous a permis de tourner dans plusieurs villes du Royaume, notamment Larache, Safi, Rabat, Ouarzazate, Casablanca, Marrakech, Meknès, Zagora et Tata. Et ce en partenariat avec l’Association Sidi Al Harti pour le développement. Il y a aussi l’Agence du Sud qui nous achète des quantités de nos produits locaux. C’est de cette manière que les femmes de la Coopérative gagnent leur vie. Sachant que certaines font vivre avec ce qu’elles gagnent toute une famille».
En plus des associations et des coopératives, il y a aussi des femmes qui travaillent à leur propre compte, comme Souad Benchaou d’Oujda qui présente sous le Label «Hyper brode» des tenues traditionnelles de tout genre. «Je fais tout ce qui est traditionnel, avec parfois des coupes plus modernisées, selon les demandes des clients. Même quand le travail est moderne, il y a toujours la touche marocaine qui rappelle nos traditions. J’essaye en même temps d’afficher des prix raisonnables pour encourager les gens à acheter. Je participe à pas mal de défilés et d’expositions au Maroc et à l’étranger. Mais parfois, on peut rater des événements parce qu’il n’y a pas beaucoup de communication. Qualité, simplicité et prix abordable sont ma devise».
Signalons que parmi les activités de cet événement, la tenue du deuxième Congrès des femmes artisans africaines, réunissant des acteurs de divers horizons et permettant aux femmes du continent d’être des agents de changement proactifs dans toutes les sphères de notre société. Notons qu’à la fin de cette édition sera attribué le trophée «Ces femmes qui font bouger l’Afrique» à deux femmes africaines qui se sont distinguées par leur travail dans le domaine des droits économiques des femmes. En clôture, un défilé continental, conçu par Eric Tibusch, de la Maison de haute couture Eric Tibusch-Paris.
