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Ces femmes entrepreneurs qui créent la différence en Afrique

Améliorer les conditions de vie personnelle et professionnelle des femmes africaines fait partie des priorités de Woman in Africa Initiative qui a rassemblé 500 personnes de 75 pays à l’occasion de son troisième Sommet tenu, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les 27 et 28 juin 2019 à Marrakech, sur le thème central «Comment les femmes africaines engagent le monde et créent un nouveau paradigme ?»

Ces femmes entrepreneurs qui créent la différence en Afrique
Woman in Africa Initiative 2019 a rassemblé 500 personnes de 75 pays à l’occasion de son troisième Sommet tenu les 27 et 28 juin 2019 à Marrakech. t Phs. Sradni

Au fil des années, les femmes africaines ont pu démontrer leur capacité de créer le changement grâce à leur sens de créativité et d’innovation, leur leadership, leur engagement, leur détermination pour la création d’un monde meilleur. C’est l’un des constats dressés par la présidente exécutive de l’Initiative «Women In Africa» (WIA), Hafsat Abiola, lors de son discours d’ouverture du troisième Sommet de WIA 2019 organisé les 27 et 28 juin 2019 dans la ville ocre. Et d’ajouter que «La montée des femmes partout dans le monde n’est plus une aspiration, mais un fait». D’où l’obligation de donner davantage de chance et de place aux femmes pour transformer le continent.
Convaincue que chaque femme quelle que soit sa nationalité peut contribuer fortement au changement collectif, Mme Abiola appelle tous les partenaires à travailler en synergie pour intégrer la question du genre dans leurs plans de développement. «Ensemble, nous changeons l’histoire séculaire de l’Afrique par la magie des femmes de toute l’Afrique, de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Amérique et aussi des hommes qui ont compris que nous œuvrons pour le plus grand bien de tous», a souligné Hafsat Abiola. 
Même son de cloche chez Aude de Thuin, fondatrice de Women in Africa, qui estime qu’il y a urgence d’explorer la dynamique de l’entrepreneuriat féminin qui devrait se développer encore plus pour assurer de l’emploi stable aux femmes et les aider à sortir de l’informel. Et c’est à travers cette prise de conscience que l’économie gagnera amplement. «Plus il y a aura de femmes dans des postes à hautes responsabilités dans les entreprises, plus il y aura de femmes entrepreneures, mieux la société se portera», a-t-elle rappelé. 
Par ailleurs, un véritable partenariat homme/femme s’impose en vue d’assurer l’émergence d’un continent africain en pleine transformation. «Nous devons cesser de penser charité quand nous parlons des femmes d’Afrique. Le seul message est celui des femmes dans l’économie au même niveau que les hommes», a-t-elle signalé. 
Abondant dans le même sens, la représentante d’ONU-Femmes en République démocratique du Congo, la Sénégalaise Awa Ndiaye Seck, a plaidé pour un nouveau narratif optimiste au continent à travers son engagement permanent en faveur de l’éducation des filles et la redéfinition de la croissance et du développement de l’Afrique novatrice dans laquelle les femmes et les jeunes peuvent jouer un rôle important. Elle a saisi l’occasion pour appeler à redoubler d’efforts pour se forger une idée de l’impact des actions et d’initiatives, comme WIA initiative, prises pour son entière émancipation. Cette plateforme entend ainsi préparer les jeunes filles à des carrières tous secteurs confondus en leur inculquant les bases d’un entrepreneuriat réussi.
En une phrase : libérer le potentiel d’une jeune génération novatrice pour gagner le pari de demain. Parmi les programmes dédiés, citons WIA 54, supervisé par Seynabou Thiam, qui est un programme reconduit avec les partenaires de WIA du réseau Honoris United qui ont accompagné les entrepreneures via des formations sur mesure. «Nous sommes engagés sur des problèmes liés à la santé, à la science, à l’éducation, à l’environnement, au finance, au digital … tous les secteurs porteurs de développement. Les femmes qui ont pris part à ce programme 2019 ont pu montrer leur capacité de transformer le continent via des projets novateurs qu’on doit mettre en valeur», a souligné Seynabou Thiam, dans une déclaration au «Matin». 
Pendant les deux jours qui ont précédé le sommet, la Fondation WIA Philanthropy a rassemblé 53 femmes de haut potentiel représentant des pays d’Afrique, à l’exception de l’Erythrée, autour d’un bootcamp en partenariat avec Honoris United Universities, hébergé sur l’un des campus institutionnels du réseau EMSI à Marrakech. Administration des affaires, business plan, stratégie marketing, prise de parole en public, les formations sont variées. Trois sessions spécifiques étaient également dédiées à la manière dont l’Afrique peut revisiter ses relations commerciales avec l’Amérique, l’Asie et l’Europe. 


Sept Africaines à l’honneur et un Marocain distingué

Lors de cette édition, le paradigme africain a été mis en œuvre par les 53 femmes entrepreneurs lauréates du prix WIA 54, une initiative lancée par la Fondation Women In Africa Philanthropy et destinée aux femmes entrepreneurs africaines à fort potentiel qui créent l’Afrique de demain.
Parmi les 53 lauréates, sept ont été mises à l’honneur et ont vu leurs projets distingués :
• Ley Zoussi (République du Congo) en agriculture pour Complete Farmer, sa plateforme d’agriculture communautaire.
• Gladys Nelly Kimani (Kenya) sur le digital pour Class Teacher Network, son application qui digitalise le parcours scolaire.
• Fadzayi Chiwandire (Afrique du Sud) en éducation pour DIV:A Initiative, son ONG qui enseigne le code aux jeunes filles.
• Ehiaghe Aigiomawu (Nigéria) en fintech, pour Vesicash, sa technologie de dépôt fiduciaire instantanée.
• Corine Maurice Ouattara (Côte d’Ivoire) en santé, pour son Pass Santé Mousso, le dossier médical numérique sur bracelet connecté.
• Mariam Sherif (Égypte) en environnement, pour Reform Studio, pour ses produits design éco-friendly.
• Grace Camara (Sierra Leone) pour l’innovation sociale, avec RemitFund, qui transforme les transferts de fonds de la diaspora africaine en investissements sociaux.
Le prix AMOYA (African Man of the Year) a été remis cette année à Younes El Mechrafi, directeur général de la Marocaine des jeux et du sport (MDJS) et vice-président Afrique de la World Federation for Company Sport. Ce prix récompense l’engagement de Younes El Mechrafi à travers la MDJS pour la pratique sportive féminine.


L’entrepreneuriat, un choix de carrière attractif

84% des femmes souhaitent entreprendre pour avoir un impact positif sur la société, 70% d’entre elles se sentent désavantagées par rapport à leurs homologues masculins et 41% des entrepreneuses ont lancé une startup dans le domaine de l’éducation ou de l’agriculture. Tels sont les principales conclusions tirées de l’étude Roland Berger et Women In Africa Philanthropy Consacrée à l’entrepreneuriat féminin en Afrique et présentées en marge du 3e Sommet annuel de Woman in Africa Initiative qui a eu lieu les 27 et 28 juin 2019 à Marrakech. Il en ressort également que 96% des étudiantes interrogées considèrent l’entrepreneuriat comme un choix de carrière possible. Mais les motivations pour lancer une startup varient selon le sexe. Si les femmes sont guidées par la recherche d’impact positif (84%) avec une volonté profonde de changer le monde et leur environnement, les hommes cherchent à devenir leur propre patron et à acquérir leur indépendance, fait savoir Anne Bioulac, Co-managing Partner de Roland Berger France. Autre enseignement important : les entrepreneuses ne créent pas leur entreprise à des fins d’enrichissement. En effet, seuls 16% des étudiantes et professionnelles interrogées citent le gain comme l’une des finalités de leur engagement. De même, avoir un impact positif est un facteur de motivation pour les outsiders, qui continue à contribuer à leur épanouissement professionnel une fois leur affaire lancée. 
Mieux, 60% des entrepreneuses expliquent qu’elles auraient choisi de travailler dans une ONG si elles ne s’étaient pas lancées dans l’aventure entrepreneuriale. Les personnes interrogées dans le cadre de cette enquête révèlent la persistance d’obstacles notamment le manque de formation, l’absence d’acteurs extérieurs et l’inégalité entre les sexes. Autant de lacunes qui entravent le développement de leurs projets. S’y ajoutent le manque de conseil financier et la difficulté d’accès aux structures de financement. En effet, près de 90% des femmes issues des groupes persévérants combattants et traditionnels confirment cette donne contre 83% dans les pays émergents. Pour ce qui est des enjeux, l’étude en a relevé 3. L’éducation qui se dresse en haut de la liste des prérequis à l’autonomisation, suivie par le développement de structures de soutien aux entrepreneures ainsi que le perfectionnement des infrastructures bancaires et des télécommunications.

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