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«Les femmes qui restent debout plusieurs heures ou qui portent des charges lourdes sont prédisposées à faire un prolapsus»

Le prolapsus génital de la femme est fréquent et peut survenir à tout âge. Il désigne la descente anormale d’un ou de plusieurs organes situés dans la cavité pelvienne. Il est souvent ressenti comme une «boule» ou un corps étranger dans le vagin. Bien que ce soit encore un sujet tabou chez certains Marocains, le prolapsus est loin d’être rare au Maroc. Certaines femmes peuvent divorcer à cause de cette pathologie alors qu’un diagnostic précoce permet d’éviter les complications. Ikram Hajji, kinésithérapeute, insiste sur l’importance de la sensibilisation et le conseil pour limiter la souffrance physique et psychologique qu’elle peut engendrer : «Un simple relâchement périnéal se traite en quelques séances de rééducation (12 à 15) pour éviter toute complication : le prolapsus stade 3 ou 4 nécessitant une prise en charge chirurgicale». Retour avec Ikram Hajji sur cette pathologie encore méconnue par certaines femmes.

«Les femmes qui restent debout plusieurs heures ou qui portent des charges lourdes sont prédisposées à faire un prolapsus»

Le Matin : Qu’est-ce qu’un prolapsus ?
Ikram Hajji :
Un prolapsus génital désigne la descente anormale d’un ou de plusieurs organes situés dans la cavité pelvienne.
Le prolapsus résulte d’un affaiblissement ou d’un étirement des muscles et/ou des ligaments qui soutiennent les organes.

Quels sont les types du prolapsus ?
On distingue trois types de prolapsus. Il y a le cystocèle. C’est le prolapsus le plus courant. Il se caractérise par la descente de la vessie dans le vagin. Il y a aussi l’hystérocèle. C’est la descente de l’utérus dans le vagin. Le troisième type est le rectocèle. Il s’agit du prolapsus de rectum dans le canal anal.

Quelles sont les causes du prolapsus ?
L’âge, des grossesses répétées, un accouchement difficile, la ménopause, l’obésité ou encore une constipation chronique sont parmi les causes les plus répandues. D’autres mécanismes sont reconnus comme la toux chronique, le port de charges lourdes ou des antécédents de chirurgie pelvienne.

Quels sont les symptômes 
d’un prolapsus ?

Il se manifeste par une sensation de lourdeur au niveau de la cavité pelvienne. Il peut se manifester aussi par la présence d’une boule molle au niveau vulvaire sentie par la femme pendant sa toilette intime ou surtout en position debout très prolongée et au moment d’un effort. 
En cas de cystocèle, il est fréquent que la femme présente des troubles urinaires comme des fuites urinaires, des difficultés à uriner ou une inflammation de la vessie.

Est-ce qu’il y a des femmes plus touchées que d’autres par cette maladie selon les métiers ou tâches qu’elles font ?
Oui, les femmes qui se mettent debout pendant plusieurs heures ou qui portent des charges lourdes sont prédisposées à faire un prolapsus. Sans oublier le surpoids ou l’obésité.

Est-ce qu’il y a des mesures 
de prévention ?

Il y a toujours un moyen pour prévenir. Un par la rééducation périnéale systématique après l’accouchement. La femme doit contacter son périnée régulièrement pour améliorer sa tonicité. Il faut boire suffisamment et manger des aliments contenant des fibres afin d’éviter la constipation. La femme doit éviter le surpoids. Au moment de la ménopause, il faut consulter son gynécologue. 

 Infos pratiques

• Il est possible d’avoir un prolapsus de plusieurs organes dont chacun est à un stade différent.
• Les traitements varient selon l’importance du prolapsus et selon la gêne qu’il provoque. 
• L’opération chirurgicale n’est privilégiée qu’en cas de gêne, de complications, comme une gêne urinaire, des ulcérations, ou encore en cas d’aggravation du prolapsus. 
• Lorsqu’il n’y a pas de chirurgie, une rééducation peut être prescrite pour renforcer les muscles du périnée et lutter ainsi contre certains symptômes associés comme l’incontinence urinaire.

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