La FIFA aurait-elle enlevé une sacrée épine du pied d’Ahmad Ahmad ? L’instance mondiale du football a annoncé que sa commission d’éthique a suspendu Musa Bility de toute activité liée au football pour une durée de 10 ans. L’ancien président de la Fédération libérienne (LFA) est accusé de corruption, dont le détournement de fonds destinés à une campagne de sensibilisation au virus Ebola «11 contre Ebola», qui a vu des stars du foot promouvoir les mesures de sensibilisation à Ebola et qui a été lancée en novembre 2014, au plus fort d’une pandémie qui a fait plus de 11.000 victimes.
L’enquête a été lancée en mai 2018, ajoute la FIFA dans un communiqué, et concerne des fonds de la campagne détournés par Musa Bility, coupable, selon l’instruction de la FIFA, d’avoir utilisé d’autres sommes envoyées par la FIFA à mauvais escient. Bility, qui siège au sein du Comité exécutif de la CAF, est également accusé d’avoir détourné des fonds vers des entreprises contrôlées par lui-même ou sa famille.
Cette suspension arrive deux jours seulement après que le même Musa Bility a déclaré, dans un communiqué, avoir saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour dénoncer le plan de coopération entre la FIFA et la CAF, avec comme objectif l’audit élargi de l’instance continentale, sous la supervision de Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA. Bility a été le seul membre du Comité exécutif de la CAF à s’ériger contre ce que d’autres responsables du football africain appellent une «mise sous tutelle» de la CAF.
En février, il avait même prédit un «avenir sombre pour le football africain», en dénonçant des «écarts financiers» et en s’attaquant ouvertement au président de la CAF, Ahmad Ahmad. Musa Bility avait tenté de briguer la présidence de la FIFA en 2015, quelques mois après le séisme qui a emporté son ancien président Sepp Blatter. Bility avait échoué lors d’un test d’intégrité imposé alors aux candidats. C’était finalement Gianni Infantino qui s’était largement imposé dans les suffrages.