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Le «Figural» de Hamid Douieb qui donne à voir plus qu’il ne montre

«Figural» est l’intitulé de l’exposition, de l’artiste-peintre maroco-belge Hamid Douieb, qui est accrochée, jusqu'au 16 février, à l’Espace Rivages de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger.

Un nouveau résident marocain à l’étranger qui vient montrer son talent pictural dans son pays d’origine. C’est Hamid Douieb qui fait partie de la première génération d’émigrés marocains en Belgique. Ce retour attise en lui une grande émotion envers un pays qu’il a quitté en fin des années 1960 et où il revient, comme il le dit, les lèvres sèches et le cœur gros, «je reviens vieillissant retrouver ma terre de naissance comme un saumon qui remonte la rivière».
À l’occasion de cette exposition, l’écrivain et critique d’art, Abdelhak Najib, lui a réservé une belle critique, sous l’intitulé «La lumière au cœur des âmes», analysant sa peinture et ses choix picturaux, qualifiant son approche d’une vision multiple qui puise au cœur des préoccupations de l’artiste. «Un sens ramifié qui va de l’intérieur vers l’extérieur pour créer de la profondeur sur un support circonscrit. Enfin une ligne de conduite, toujours en mouvance, jamais arrêtée, qui épouse les contours improbables de la vie. Hamid Douieb ne peint que ce qu’il extrait de lui-même. Une manière de rendre l’invisible visible, mais d’un certain point de vue. Il s’appuie sur une belle économie de couleurs, sans jamais en faire trop».

Avec son exposition «Figural», Douieb veut faire découvrir au public de Rabat sa peinture, où le corps humain fait partie intégrante de sa thématique de prédilection. En effet, malgré la diversité de ses sources d’inspiration, Hamid Douieb se retrouve en face du corps humain, mais dernièrement, avec plus de concentration sur certaines parties, notamment le visage et les mains. Son procédé de travail commence par des dessins au crayon ou à l’encre, que l’artiste reprend en peinture, ou un dessin peint pour donner à voir un style qu’il nomme «figural». Parce que pour lui, il n’est pas que figuratif, «ma peinture donne à voir plus qu’elle ne montre. Les figures prennent un sens différent de leur sens habituel. Ma dérive figurale se définit en opposition au figuratif et s’exprime plus par la force que par la forme. Ma recherche figurale n’est pas dans le visible, mais dans le lisible et se nourrit d’une force invisible qui tend vers la sensation. Je ne renonce pas à la figure et je prends la voie du figural pour rompre avec la représentation, pour casser la narration. Une approche pure qui fait sens, sans faire histoire», souligne Hamid Douieb. Ce peintre s’est essayé, à ses débuts, au surréalisme et à l’hyperréalisme. Actuellement, il qualifie sa peinture de figurale et non de figurative. On y dénote une certaine sensualité et spontanéité qui lui sont particulières, sans pour autant que soient négligés les plus fins des détails. À ce propos, Abdelhak Najib indique qu’aucune dimension n’est alors épargnée. «L’œil du peintre scrute, sonde, fouille, là où d’autres ne voient rien, et revient toujours avec sur la rétine d’autres probabilités de vie et d’expression, d’autres visions de tant de mondes qui restent à découvrir. Hamid Douieb est conscient de cette dimension alchimique dans son travail», observe le critique d'art. Le peintre livre ainsi un univers qui reste un peu secret, puisqu’il refuse de proposer un concept aux personnes qui regardent son tableau. Il les invite plutôt à narrer leurs propres visions. «Je refuse l’approche intellectuelle et je donne ma vision de l’artiste : pour ma part, l’artiste est un être qui a développé une sensibilité, une imagination et une fragilité qui le rend démuni devant la logique et l’intelligence normalisée... Et c’est cette particularité proche de la folie qui lui donne le don d’exprimer autrement les autres multiples réalités», explique-t-il. 

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