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La filière sucrière marocaine, un modèle dans la région MENA

La troisième édition de la conférence internationale du sucre, tenue hier et aujourd’hui à Casablanca, est bien utile à la filière sucrière, notamment dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord. Avec un échange intense de données et d’idées sur le marché sucrier et un débat relevé par les experts, venus de 25 pays, cet événement a tenu toutes ses promesses, selon les participants. Il a notamment permis de découvrir quelques modèles de développement de cette filière, notamment l’expérience marocaine, et de montrer l’importance du raffinage du sucre pour la région.

La filière sucrière marocaine, un modèle dans la région MENA
Cet événement, qui se tient pour la 3e fois au Maroc, est marqué par un échange intense de données et d’idées sur le marché sucrier, essentiellement dans la région MENA. Ph. Seddik

La troisième édition de la conférence internationale du sucre qui clôt ses deux jours de travaux aujourd'hui à Casablanca aura été un moment fort pour la filière sucrière. Et ce, notamment dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Cet événement, qui se tient pour la troisième fois au Maroc (après septembre 2015 et février 2017 à Marrakech) est, en effet, marqué par un échange intense de données et d’idées sur le marché sucrier, essentiellement dans la région MENA. Cette conférence internationale est organisée par l'Association professionnelle sucrière (APS), en partenariat avec l'Organisation internationale du sucre (OIS), sur le thème «Région MENA, une puissance en émergence». Elle connait une importante participation, avec 25 pays qui y prennent part.
Le débat, auquel l’évènement a donné lieu, est relevé notamment par l’apport de l'International Sugar Organization, l'un des partenaires de cette édition, qui regroupe plusieurs dizaines de pays producteurs du sucre qui sont au courant des fondamentaux, des évolutions du marché et des acteurs du sucre, indique Mohamed Fikrat, président de l’APS et PDG du groupe Cosumar. Cette édition a ratissé large, abordant des thématiques variées. Elle a, en effet, permis de découvrir quelques modèles de développement de la production dans la région MENA, des raffineries dans la région et autres acteurs de l'écosystème, des présentations techniques, en plus d’un tour d'horizon du marché sucrier mondial.
Cette édition a été notamment l’occasion pour les intervenants marocains de mettre en avant l’expérience nationale qui a permis de développer la filière sucrière, dans le cadre du Plan Maroc Vert. Et ce, via un contrat-programme signé en 2008. 

Filière sucrière : large écosystème
Le plan de relance de l’activité sucrière, qui est une filière stratégique pour l’économie nationale et le développement des régions, a favorisé la naissance d’un large écosystème, note Fikrat. Cet écosystème est constitué de 80.000 exploitants agricoles de betterave à sucre et de canne à sucre sur 80.000 hectares. Ce qui génère 5.000 emplois, dont 2.000 emplois directs et 3.000 indirects, dans l’industrie et a permis la création de 1.200 TPE dans 8 sites. Cette filière a bénéficié d’investissements importants, avec 1 milliard de DH ces cinq dernières années. Elle est dotée d’un outil industriel composé d’une raffinerie de sucre brut importé, deux sucreries à canne à sucre, 5 sucreries de betterave à sucre. Ce qui assure une capacité industrielle annuelle de 1,65 million de tonnes de sucre blanc et une capacité de traitement de plantes sucrières de 5 millions de tonnes par an. 
Cette filière satisfait actuellement 46% des besoins du pays en sucre, réalisant ainsi à 83% l’objectif fixé pour 2020 (55%), indique Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (COMADER).

MENA : région émergente dans l’activité sucrière 
Le choix des organisateurs de focaliser sur la région MENA est dû, selon Mohamed Fikrat, au fait que cette région est émergente dans l’activité sucrière, aussi bien dans la production des plantes sucrières que dans le raffinage du sucre. Cette région pèse aussi lourd sur l'échiquier international du commerce du sucre, puisqu’elle représente un tiers des échanges au niveau mondial. 
La région MENA est, en fait, en pleine croissance, avec une production sucrière en progression annuelle de 24%, selon José Orive, directeur exécutif de l’Organisation internationale du sucre, qui évoque un potentiel important de la région. 
La région est un grand importateur du sucre brut du Brésil (3 quarts des expéditions de ce pays qui est le premier exportateur mondial du sucre brut). Ces importations sont par la suite raffinées puis réexportées, indique José Orive, qui insiste sur l’importance du raffinage du sucre pour cette région. «Le sucre raffiné et réexporté est une valeur sûre», note-t-il, se disant impressionné par la raffinerie de Cosumar que les participants à cet évènement ont visité mardi dernier. 
Cette tendance devra se poursuivre, puisque la région continuera à importer le sucre brut, le raffiner puis le réexporter, note-t-il, estimant qu’il faut poursuivre les investissements dans ce domaine. 

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