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Jeudi 28 Mars 2024
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Un film qui aborde la problématique des mères célibataires au Maroc

«Joyaux de la tristesse» de Mohamed Nabil sera projeté, le 4 juin, lors d’une rencontre organisée par le ministère des Affaires étrangères allemand et l’ambassade de Belgique à Berlin. Et ce, dans le cadre de la Semaine du développement durable, réalisée avec le soutien des ambassades des pays étrangers en Allemagne.

Un film qui aborde la problématique des mères célibataires au Maroc
«Joyaux de la tristesse» se focalise sur les mères célibataires.

Après la projection du film documentaire de Mohamed Nabil, «Joyaux de la tristesse», une conférence se tiendra pour discuter de «La santé sexuelle et droits reproductifs dans le monde». Le réalisateur maroco-allemand évoquera la situation de la femme au Maroc, sachant que son documentaire «Joyaux de la tristesse» se focalise sur les mères célibataires. Le tournage de ce film n’a pas été des plus simples, vu la sensibilité du sujet dans un pays musulman. «Ma première difficulté a résidé dans la recherche de femmes qui pouvaient témoigner devant une caméra. Une tâche qui n’était pas aussi évidente», souligne le réalisateur Mohamed Nabil. «J’ai passé deux ans avant de le finir. J’ai eu beaucoup de problèmes pour trouver les protagonistes du film. Mais, mon métier de journaliste m’a aidé à trouver les bons personnes et contacts pour faire un casting réussi. Comme vous le savez, le sujet est très sensible et la majorité des femmes ne veulent pas se montrer devant la caméra pour raconter des histoires intimes. Une mère célibataire est déjà une personne rejetée, mal vue et liée à ce qu’on appelle au Maroc “Hchouma”. J’ai pu dépasser toutes ces difficultés pour faire un film plus expressif et créatif».C’est toute une aventure que le réalisateur a vécue avec deux témoignages aussi frappants l’un que l’autre, dévoilant les souffrances et les rejets que vivent les deux mères célibataires de «Joyaux de la tristesse». Le documentaire de Mohamed Nabil explore ce phénomène en livrant le quotidien de ces deux mères célibataires qui sont ostracisées par la famille, la société et l’État et subissent les pires des discriminations. Outre ces déclarations poignantes, plusieurs experts et intervenants appartenant aux ONG marocaines, aux associations des droits de l’Homme et au gouvernement marocain donnent leurs points de vue sur ce problème épineux et affirment la complexité de ce fait dans toutes ses dimensions. «Ce genre de sujet permet de constater à quel point les sociétés arrivent à vivre la contradiction entre le fait que la femme représente la moitié de la société et celui de sa marginalisation. J’espère que ce film pourra ouvrir un débat social au Maroc et à l’extérieur du pays sur la situation de la femme marocaine, entre autres celle de la mère célibataire. Car l’art reste toujours un moyen pour dénoncer des choses et remédier à d’autres», indique Mohamed Nabil. Et d’ajouter : «La question féminine reste primordiale pour moi. Je trouve que la femme marocaine est marginalisée dans sa propre société. Puis, je pense que c’est plus créatif de travailler sur un sujet féminin, car c’est lié à la différence sexuelle et au monde émotionnel des femmes. Je me trouve dans des marges plus vastes et libres. Même au niveau du montage, la construction de l’image demeure plus passionnante». Pour Mohamed Nabil, le traitement de ce genre de sujets peut aider à mettre de la lumière sur l’avenir de la société marocaine qui reste majoritairement patriarcale. 

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