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Comment filtrer les terroristes de Daech qui fuient parmi les civils

Parfois, une réponse hésitante ou un doigt rendu calleux par la gâchette suffisent pour identifier les jihadistes potentiels. Interrogatoires poussés et prélèvements d'empreintes attendent ceux qui fuient l'ultime réduit du groupe terroriste autoproclamé «État islamique» dans l'est de la Syrie.

Comment filtrer les terroristes de Daech  qui fuient parmi les civils
Plus de 32.000 personnes, principalement des familles de jihadistes, ont quitté depuis début décembre 2018 les territoires conquis par Daech. Ph. AFP

Dans le désert aux abords du village de Baghouz, les camions continuent de déverser un flot incessant d'hommes, de femmes et d'enfants, qui ont abandonné les derniers territoires tenus par l'État islamique (EI) pour se livrer aux Forces démocratiques syriennes (FDS). Pour les hommes, un responsable des FDS prélève leurs empreintes digitales à l'aide d'un appareil, avant de les prendre en photo et de demander leur nom et leur nationalité. Interrogé sur son pays d'origine, l'un d'eux hésite. Il bafouille des propos incompréhensibles, avant de se résigner à répondre : l'Irak. Pour reconnaître un homme aguerri au combat, il faut dans certains cas bien peu de choses. «Parfois, tu as le sentiment que c'est un combattant de l'EI à cause des hésitations dans ses réponses», explique à l'AFP un des enquêteurs. «Ou alors s'il a des traces sur la main qui trahissent une utilisation intensive de la gâchette, ou des marques sur les épaules à cause de son gilet militaire», ajoute-t-il. Des soldats de la coalition internationale emmenée par Washington, qui épaulent les FDS, patrouillent dans le secteur. Quel est leur rôle dans les opérations de filtrage ? Personne ne le dit. Depuis le lancement de leur offensive en septembre, les FDS ont conquis l'écrasante majorité du réduit de l'EI. Acculés dans leurs derniers retranchements, des irréductibles jihadistes tiennent toujours une poignée de hameaux et de terres agricoles. Plus de 32.000 personnes, principalement des familles de jihadistes, ont quitté depuis début décembre les territoires de l'EI, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Parmi eux, plus de 2.700 combattants, qui se sont spontanément rendus ou qui ont été repérés au milieu de la foule, d'après la même source. «J'avais peur d'être arrêté», confie à l'AFP un des nouveaux venus, dont les proches sont sortis il y a une semaine et ont été transférés vers le camp de déplacés d'Al-Hol dans le Nord syrien. Les femmes sont aussi soumises aux procédures de vérification. Une combattante des FDS est chargée de vérifier les visages dissimulés derrière les niqabs et de fouiller leurs affaires. Pour les «immigrées», les étrangères de l'EI qui ne sont ni syriennes ni irakienne, leurs empreintes sont prélevées et on les prend en photo. L'objectif de «cette opération de sécurité est de savoir qui sont ces déplacés. S'agit-il de civils ou des combattants cachés», explique à l'AFP Mohamed Souleimane Othmane, un responsable local chargé du transfert vers le camp d'Al-Hol. 

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