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La fiscalité carbone à l'origine des «gilets jaunes» fait son retour dans le débat politique

Accusée d'avoir mis le feu aux poudres, la taxe carbone semblait avoir été sacrifiée sur l'autel des «gilets jaunes». Deux mois plus tard, la fiscalité écologique est de retour à l'occasion du grand débat, par des ministres et des députés qui ne veulent pas renoncer à cet «outil efficace».

La fiscalité carbone à l'origine des «gilets jaunes» fait son retour dans le débat politique
Brune Poirson, secrétaire d’État française à la Transition écologique, a défendu la taxe carbone qu'elle qualifie d'outil en faveur de la transition écologique. Ph. AFP

Depuis le début de la semaine, les avocats de la taxe carbone ont retrouvé de la voix, même s'ils ont bien conscience de marcher sur des œufs. Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique, avait allumé la mèche en défendant un «outil en faveur de la transition écologique, qui a un vrai impact parce qu'il envoie un signal prix qui permet aux gens de changer leur comportement». Le lendemain, elle recevait le soutien de sa collègue Emmanuelle Wargon, l'une des deux animatrices du grand débat, et du patron de La République en marche, Stanislas Guerini. La hausse de la taxe carbone, prévue dès 2014, avait été suspendue puis annulée pour 2019, mais le gouvernement est resté flou pour 2020 et au-delà, renvoyant au grand débat. «Aujourd'hui je ne vois pas d'hypothèse dans laquelle on peut facilement repartir avec une augmentation de cette taxe, ça, c'est clair. Mais il faut se poser la question du système fiscal qu'on veut», avait expliqué Édouard Philippe, le Premier ministre. À l'initiative du député Matthieu Orphelin (ex-LREM), un proche de Nicolas Hulot, une tribune signée par 86 députés plaide dans «Le Figaro» de mercredi pour «une fiscalité carbone juste socialement». «Pour nous, la fiscalité carbone n'est pas un dogme, pas plus qu'un marqueur politique», assurent les signataires. Cinq groupes politiques sont représentés, mais pas les députés Les républicains, LFI ou du Rassemblement national. Mais attention ! «Ce n'est pas le retour de la taxe carbone telle qu'elle a été envisagée et qui a été la goutte d'eau ou l'étincelle qui a lancé cette mobilisation des “gilets jaunes”», a averti mercredi sur «Franceinfo» M. Orphelin, désormais député non inscrit, qui ne veut pas «refaire l'erreur» de 2018. La tribune serait plutôt selon lui un appel «à une réflexion globale sur une fiscalité écologique plus juste socialement». Cet appel a immédiatement reçu des renforts de poids, assortis toutefois de précautions. «Reprendre la hausse de la taxe carbone ? J'y suis favorable sous certaines conditions. 
Le Grand Débat est l'occasion d'en discuter», a réagi le ministre de la Transition écologique François de Rugy. «Il ne faut pas que ce soit une taxe vache à lait, il faut que ce soit une taxe comportementale. Ça suppose que les recettes de cette taxe aillent intégralement à ceux qui en ont le plus besoin», a mis en garde mercredi Brune Poirson sur le site «l'Opinion».                                                

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