Les forces antijihadistes ratissent le réduit de Daech à Baghouz

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) engagées dans une offensive contre la dernière poche du groupe État islamique (EI) poursuivent jeudi leurs opérations de ratissage à Baghouz, a indiqué un commandant niant des informations faisant état de la chute du réduit jihadiste, dans l’est du pays. «Les opérations de ratissage se poursuivent dans le camp de Baghouz», a indiqué dans une brève déclaration envoyée aux journalistes le commandement de l’opération. Les FDS ont nié les informations rapportées plus tôt jeudi matin par certains médias selon lesquelles la dernière enclave jihadiste serait totalement tombée. «Les informations sur une libération totale du village (de Baghouz) sont infondées», a affirmé le commandant. Sur le terrain, une équipe de l’AFP a aperçu mercredi soir des camions transportant des personnes depuis Baghouz alors que des milliers de civils et de combattants ont été évacués ces dernières semaines de l’ultime poche de l’EI. Depuis janvier, quelque 67.000 personnes ont quitté l’enclave, dont 5.000 jihadistes arrêtés après leur reddition, selon les FDS. Mardi, les FDS, soutenues par une coalition internationale conduite par les États-Unis, avaient annoncé avoir pris le contrôle du campement de fortune dans lequel étaient retranchés les derniers jihadistes à Baghouz. «Il ne s’agit pas d’une annonce de victoire, mais d’un progrès significatif dans la bataille contre l’EI», avait toutefois précisé le porte-parole des FDS. Le Président américain Donald Trump, qui avait annoncé en décembre le retrait des quelque 2.000 soldats américains déployés en Syrie, a indiqué mercredi qu’environ 400 d’entre eux resteraient finalement sur le terrain «pour un certain temps». L’EI avait autoproclamé en 2014 un «califat» sur de vastes régions à cheval entre la Syrie et l’Irak. Une perte totale de Baghouz signerait la fin territoriale de l’organisation ultraradicale, après sa défaite en Irak en 2017. Mais le groupe jihadiste a déjà entamé sa mue en organisation clandestine, et mène encore des attaques meurtrières. La guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés depuis 2011.