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Formation du pouvoir civil le 18 août après des mois de contestation

Une autorité civile chargée de piloter la transition politique au Soudan sera formée le 18 août, une étape cruciale dans ce pays gouverné durant 30 ans par un régime autoritaire et secoué ces derniers mois par une contestation populaire inédite.

Formation du pouvoir civil le 18 août après  des mois de contestation
Le numéro deux du Conseil militaire, Mohammed Hamdane Daglo (à droite), le leader de la contestation, Ahmed Rabie, et le médiateur, Mahmoud Drir, fêtant la signature de la déclaration constitutionnelle actant la création d’un pouvoir civil. t tt Ph. AFP

Le nouveau «Conseil souverain» soudanais où les civils auront la majorité sera mis en place le 18 août au lendemain du début du procès pour corruption du président Omar El-Béchir, destitué et arrêté par l’armée le 11 avril sous la pression de la rue. Dimanche, les généraux au pouvoir depuis cette destitution et les chefs de la contestation ont paraphé à Khartoum une déclaration constitutionnelle qui avec une déclaration politique conclue et signée auparavant forment l’accord global sur un pouvoir civil, qui lui sera formellement signé le 17 août. 
«Les membres du Conseil souverain seront désignés le 18 août, le Premier ministre le 20 août et les membres du gouvernement le 28 août», a déclaré à l’AFP un des meneurs de la contestation Monzer Abou Al-Maali. Le mouvement de protestation était né le 19 décembre quand des milliers de Soudanais étaient descendus dans les rues pour protester contre le triplement du prix du pain. Les manifestations s’étaient rapidement transformées en contestation du pouvoir de Omar El-Béchir. 
Le Conseil souverain, obtenu de haute lutte, sera composé de cinq militaires et de six civils, et devra mener, avec un Parlement et un gouvernement, la transition pendant un peu plus de trois ans. 
Le Premier ministre sera désigné par la contestation et confirmé par le Conseil souverain, selon Ibtissam Al-Sanhouri, une des négociatrices des protestataires. La contestation disposera de 201 sièges sur les 300 du Parlement. L’objectif de la transition dans ce pays meurtri par de nombreux conflits et dont l’économie est exsangue est «de parvenir à une paix permanente et globale avec les groupes armés tout en mettant fin à la marginalisation» d’une partie de la population, a souligné le médiateur éthiopien Mahmoud Drir après la cérémonie de signature.
Du Darfour (Ouest) au Kordofan-Sud et au Nil-Bleu (Sud), des conflits internes ont opposé des groupes rebelles ethniques s’estimant marginalisés à des forces loyales au pouvoir, faisant des centaines de milliers de morts. La déclaration constitutionnelle adoptée par les militaires et la contestation inclut les groupes rebelles, a rappelé un des négociateurs du mouvement de contestation, 
Satea Al-Haj. 
«Une conférence de paix globale est prévue dans les six premiers mois de la période de transition», a précisé Babikir Faisal, un leader de la contestation. «Cet accord est une étape importante pour la réalisation de la paix et de la stabilité», a estimé l’Égypte, le saluant comme les Émirats arabes unis, pour qui cela «tourne la page» du régime Béchir. 

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