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Les grévistes attendent un geste d’Emmanuel Macron

Au 25e jour d’un conflit sur les retraites enlisé, le ton s’est durci entre la CGT et l’Exécutif, et les regards se tournent désormais vers le discours de vœux d’Emmanuel Macron mardi 31, les grévistes comme l’opposition attendant une initiative du Chef de l’État.

Les grévistes attendent un geste d’Emmanuel Macron

Alors qu’aucune négociation n’est prévue d’ici le 7 janvier, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a accusé dans le «Journal du Dimanche» le gouvernement de jouer «le pourrissement» d’un mouvement social déjà plus long que celui de 1995. Également dans le JDD, le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a reproché à la CGT de pratiquer un syndicalisme «de blocage», voire «d’intimidation» et dénoncé «une pression qui s’exerce de façon anormale sur une partie des cheminots» pour qu’ils participent au mouvement. Dans ce contexte, la parole du Président de la République, resté quasiment muet sur le conflit depuis des semaines, laissant son Premier ministre Édouard Philippe en première ligne pour défendre le projet de système «universel» de retraite à points, est très attendue. Emmanuel Macron s’est contenté depuis la Côte d’Ivoire d’un appel, en vain, à la trêve pour Noël et a fait savoir qu’il renonçait à sa pension de Président, avant de se retirer au fort de Brégançon. Il se ménage ainsi une possible fenêtre de tir le 31 pour débloquer la situation, sauf s’il opte pour le bras de fer, au risque de radicaliser les opposants. Le Chef de l’État est attendu sur un possible aménagement de l’âge pivot, que l’exécutif prévoit d’instaurer dès 2022 et d’assortir d’un bonus-malus : une «ligne rouge» pour la CFDT, qui en demande le retrait. Mettre en avant à nouveau la suppression des régimes spéciaux risque de ne pas suffire, alors qu’une majorité de Français juge positivement le mouvement social et que le gouvernement a accordé des dérogations à certaines professions (policiers, pilotes, danseurs de l’Opéra de Paris, etc.). La gauche lui demande de retirer sa réforme. La droite, par la voix du président du groupe des députés LR à l’Assemblée Damien Abad, réclame «des clarifications» et insiste sur la prise en compte de la pénibilité, possible levier des négociations. «Le 31 décembre, le Président va s’engager à poursuivre son combat, rester au-dessus de la mêlée et laisser faire son gouvernement. C’est une stratégie de pourrissement» d’ici la reprise des pourparlers, pronostique Damien Albessard, conseiller en communication. C’est la seconde fois que le Chef de l’État prononce ses vœux en pleine crise sociale. L’an dernier, il faisait face à la colère des «Gilets jaunes». Mais après avoir lâché 10 milliards d’euros d’aides et renoncé à la taxe contestée sur les carburants. 

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