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«J’étais payé comme vacataire. Cela ne fait que quatre mois que j’ai un contrat avec la FRMF»

Mustapha El Haddaoui, le coach de l'équipe nationale de beach soccer, quatrième de la dernière Coupe d’Afrique des nations, disputée début décembre en Égypte, dresse l’état des lieux de la discipline et annonce les grands chantiers sur lesquels se concentrera le travail de son staff. N’ayant pas la langue dans sa poche, l’ancien international marocain répond sans détour et admet le retard concédé dans le passé, mais promet un avenir radieux.

«J’étais payé comme vacataire. Cela ne fait que quatre mois que j’ai un contrat avec la FRMF»
Ph. Seddik

Le Matin : L’équipe nationale de beach soccer a été éliminée encore une fois au stade des demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations, qualificative pour la Coupe du monde, comment expliquez-vous ce nouveau revers au stade des demi-finales ?
Mustapha El Haddaoui :
Pour moi, des petits détails ont fait la différence dans cette Coupe d’Afrique, en particulier le manque de relève et le nombre réduit de pratiquants. Si on avait un grand nombre de pratiquants, on aurait forcément l’embarras du choix pour constituer une équipe nationale compétitive capable de réaliser d’excellents résultats. Malheureusement, le plan que j’avais présenté au directeur technique, Nasser Larguet, il y a deux ans, n’a pas été appliqué à 100%. On avait commencé par créer la Coupe des Ligues. L’équipe qui s’est imposée au niveau de chaque ligue a été qualifiée pour le tournoi final que nous avons organisé à Skhirate. Six ligues ont joué le jeu. Et chaque week-end, mon staff et moi on allait voir les matchs. On prodiguait des conseils aux joueurs et on leur expliquait le règlement du beach soccer. Un responsable de beach soccer a été installé au niveau de chaque ligue. On a mis en place, en partenariat avec la FIFA, un programme de beach soccer. Il vise à former les arbitres et les entraîneurs. Aujourd’hui, on a deux arbitres internationaux, qui ont d’ailleurs participé à la dernière Coupe d’Afrique. L’objectif de tout cela est d’élargir la base des pratiquants en mettant sur place un championnat national de première et deuxième division, mais cela n’a pas été fait pour diverses raisons. Néanmoins, la Coupe des Ligues nous a permis de présélectionner certains joueurs qui ont brillé. On a présélectionné 24 joueurs, dont quatre gardiens de but. Mais il est difficile d’avoir une équipe compétitive sans championnat et avec des joueurs qui n’ont pas assez de matchs dans les jambes. Et en plus, avant de partir en Égypte, on avait établi une liste de joueurs avec Brahim Abghli qui évolue à Melilia. C’est un excellent joueur. Il a fait toute la préparation avec nous, y compris le stage de Dubaï. Mais dix jours avant le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique, il s’est engagé avec un club qui évolue en troisième division qui n’a pas voulu le libérer. On a également perdu les services d’Aboutalbi Rabii, blessé. On était obligé de rappeler Miloud Nakhli et El Kharkouri. On s’est retrouvé avec seulement deux défenseurs. On a été obligé de changer notre façon de jouer. Tous ces facteurs expliquent notre élimination en demi-finale.

Pourquoi ce championnat national que vous avez annoncé n’a-t-il pas vu le jour jusqu’à présent ?
Je pense qu’il n’a pas eu lieu parce que 2018 a été une année très chargée sportivement, que ce soit au niveau des sélections nationales ou encore du fait de l’organisation par notre pays de grands événements sportifs dans notre pays. On aurait aimé voir ce championnat démarrer parce qu’on avait cette Coupe d’Afrique, mais ça n’a pas été possible. En ce qui concerne notre préparation, on a une semaine de préparation chaque mois. C'était insuffisant puisqu’on n’avait pas de championnat et les joueurs n’avaient pas de matchs dans les jambes, surtout avec les équipes africaines. En Afrique, il y avait le Nigeria, l’Égypte et le Sénégal qui avaient beaucoup de matchs dans les jambes.

Comment expliquez-vous l’effondrement de l’équipe nationale dans les derniers moments des matchs ?
Les spécialistes de beach soccer et les médecins assurent qu’un joueur ne devrait pas passer plus de 3 minutes de jeu dans un match de beach soccer. Après trois minutes sur le terrain, il devra sortir pour se reposer. Tu ne peux pas laisser un joueur disputé 12 minutes. Il y a 30 à 40 centimètres de hauteur de sable. Comme on n’avait pas un banc de touche bien garni, on était obligé de laisser les joueurs sur le terrain jusqu’à ce qu’il demande à être remplacé. Et à force de cumuler des minutes, ils arrivaient fatigués à la fin du match. Les joueurs que nous avons sur le banc n’ont pas encore l’expérience de ces grands rendez-vous, ce sont des joueurs d’avenir.

Beaucoup de gens sur les réseaux sociaux avancent que l’équipe nationale de beach soccer est l’équipe d’El Haddaoui, comment réagissez-vous à ce genre de remarques ?
Si les gens faisaient un peu de recherche et s’ils se documentaient, ils ne diraient pas ce genre de chose. Dans le classement FIFA, le Maroc est classé 22e mondial et troisième en Afrique. La FIFA au moment d’établir son classement n’a pas écrit que l’équipe d’El Haddaoui a occupé telle ou telle place, mais bel et bien l’équipe nationale du Maroc. Ce que beaucoup de gens ne comprennent pas, c’est que je ne percevais pas de salaire. Cela fait seulement quatre mois que j’ai un contrat avec la FRMF. Auparavant, j’étais payé comme vacataire. C’est-à-dire que j'étais payé chaque fois qu’il y avait un stage de préparation. C’est pareil pour Mjid Lkhal. Je n’avais pas de contrat. Normalement, je devais l’avoir ce contrat, puisque j'étais entraîneur de l’équipe nationale. Mais ce n’est pas l’argent qui m’anime. M’occuper de l’équipe de beach soccer est un défi pour moi. Je voulais tirer vers le haut ce sport. Grâce à Dieu, j'y suis arrivé avec les efforts extraordinaires des joueurs, alors qu’on n’avait pas de championnat. Il y a des joueurs qui n’ont pas de clubs, mais qui se battent comme des dingues sur le sable. Je ne dis pas cela pour pleurnicher, mais pour montrer aux gens qui avancent ce genre de chose qu’ils ne se rendent pas compte des sacrifices consentis par toutes les composantes de l’équipe nationale (staff technique et joueurs). Ceux qui nous critiquent doivent savoir par exemple que Nassim fait partie des dix meilleurs joueurs au monde. Et les autres joueurs, c’est comme mes enfants. C’est moi qui ai fait entrer le beach soccer au Maroc, mais pas seul. L’ancien bureau fédéral et l’actuel dirigé, par Fouzi Lekjaa, ont beaucoup œuvré dans ce sens. En outre, la FIFA s’adresse aux institutions, c’est-à-dire à la FRMF et non pas aux personnes.

Il se murmure que le Maroc va abriter les éliminatoires qualificatives aux Jeux olympiques au Maroc, est-ce que c’est vrai ?
Effectivement. J’ai eu des discussions avec les responsables de la FIFA. Ils ont souhaité que le Maroc organise les éliminatoires africaines ici au Maroc en présence de 8 équipes. Les deux premières se qualifieront au tournoi final qui aura lieu à San Diego. Ces éliminatoires concernent également les équipes féminines. Ils m’ont demandé si le Maroc avait une équipe féminine de beach soccer et je leur ai répondu par l’affirmative. Le patron du beach soccer au niveau de la FIFA est un amoureux du Maroc. 

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