Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

Juan Guaidó, le jeune député qui fait trembler le régime de Maduro

Incarnant les espoirs de changement, Juan Guaidó a réussi en un laps de temps très court à fédérer l’opposition autour de son projet consistant à restaurer la démocratie au Venezuela, à travers la tenue d’élections libres et transparentes.

Juan Guaidó, le jeune député qui fait trembler  le régime de Maduro
Du haut de ses 35 ans, Juan Guaidó, président de l'Assemblée nationale du Venezuela, unique institution aux mains de l’opposition, est devenu un symbole de résistance au régime chaviste de Nicolas Maduro. Peu connu de la classe politique vénézuélienne jusqu'à récemment, M. Guaidó est subitement monté au-devant de la scène politique après s’être déclaré, le 23 janvier, président par intérim du pays andin avec l’ambition affichée de déloger du pouvoir Nicolas Maduro, qu’il qualifie d’«usurpateur», et de restaurer la démocratie au Venezuela. «Je jure d'assumer formellement les compétences de l'exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir (...) à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres», avait-il promis devant des dizaines de milliers de partisans réunis à Caracas pour protester contre Nicolas Maduro.

L'ascension fulgurante de cet ingénieur industriel, au physique élancé et à la voix posée, commence le 5 janvier, suite à son élection à la tête de l’Assemblée nationale (Parlement), vidée de ses pouvoirs par le régime de Maduro. Juan Guaidó était entré au Parlement en 2011 comme membre suppléant, avant d’être élu en 2015 député de l’État de Vargas (nord). Il est membre fondateur, en 2009, du parti Volonté populaire dont le leader Leopoldo Lopez est placé depuis août 2017 en résidence surveillée à Caracas. Son accession à ce poste est due à un concours de circonstances.

Après les élections législatives de 2015, remportées par les partis d’opposition, ceux-ci avaient signé un accord en vertu duquel chacun assumerait à tour de rôle la présidence du Parlement. En vertu de cet accord, la présidence de l’Assemblée nationale échoit en 2019 à Volonté populaire. Dès son élection au poste de président du Parlement, M. Guaidó a affiché la couleur en qualifiant d'«usurpateur» Nicolas Maduro, investi le 10 janvier pour un second mandat présidentiel de six ans, non reconnu par l’opposition et une partie de la communauté internationale, dont les États-Unis, le Canada et plusieurs pays latino-américains. Il a également appelé à la tenue d’élections démocratiques et promis l’amnistie aux militaires qui accepteraient de désavouer Maduro, avant de se proclamer, le 23 janvier, président par intérim, devenant ainsi une nouvelle égérie de l’opposition au régime de Maduro, au pouvoir depuis 2013.

Incarnant les espoirs de démocratie et de changement, M. Guaidó, marié et père d’une fillette, a réussi en un laps de temps très court à fédérer l’opposition autour de son projet de chasser Maduro du pouvoir et de restaurer la démocratie dans ce pays, à travers la tenue d’élections libres et transparentes. Sa brève arrestation le 13 janvier par les services de renseignement de Maduro en plein milieu d’une autoroute, alors qu’il se rendait à une activité de son parti, a contribué à renforcer sa stature d’opposant au régime chaviste et lui a permis de gagner le soutien et la sympathie de ses compatriotes ainsi que d’une partie de la communauté internationale.

Immédiatement après s’être déclaré président par intérim, M. Guaidó, né le 28 juillet 1983 dans une famille modeste de 7 frères et sœurs de La Guaira, à Vargas, a été reconnu par les États-Unis. Depuis, le mouvement de reconnaissance de M. Guaidó en tant de président intérimaire ne cesse de croître. Il a été reconnu par la suite par le Canada, et les autres 13 pays membres du Groupe de Lima, à l’exception du Mexique. L’Australie a emboîté le pas à cette initiative, alors que le Danemark et la Suède ont apporté leur soutien au président de l'Assemblée nationale vénézuélienne.

Par ailleurs, six pays de l'Union européenne (UE), à savoir l'Espagne, le Portugal, la France, la Belgique, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, ont annoncé samedi qu'ils reconnaîtraient Juan Guaidó comme président par intérim si Nicolas Maduro ne convoquait pas des élections sous huit jours. Chaque jour qui passe, l’étau semble se resserrer autour du régime de Maduro qui avait, au début, sous-estimé la capacité du jeune député à mobiliser les Vénézuéliens autour de son projet en le qualifiant de «gamin qui joue à la politique» et de «président de la république de Wikipedia», avant de l'appeler au dialogue.

Lisez nos e-Papers