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Juan Guaido resserre un peu plus l'étau économique sur Nicolas Maduro

L'opposant Juan Guaido a annoncé jeudi la nomination d'une nouvelle direction pour Citgo, la filiale aux États-Unis de la compagnie nationale pétrolière, dans une tentative supplémentaire d'asphyxier économiquement le gouvernement du président Nicolas Maduro.

Juan Guaido resserre un peu plus l'étau économique sur Nicolas Maduro
L'entrée de vivres et de médicaments, stockés en Colombie, à la frontière avec le Venezuela, est l'objet depuis plusieurs jours d'un bras de fer entre Nicolas Maduro et Juan Guaido. Ph. DR

«La nouvelle direction de Citgo, la filiale aux États-Unis de la compagnie nationale pétrolière, sera composée de Vénézuéliens compétents, non impliqués dans des scandales de corruption et sans affiliation politique», a annoncé sur Twitter Juan Guaido, reconnu Président par intérim par une cinquantaine de pays. Le pétrole du Venezuela étant lourd, il est raffiné en partie aux États-Unis par Citgo, filiale de Petroleos de Venezuela SA (PDVSA). Les États-Unis, avec lesquels Caracas a rompu ses relations diplomatiques après la reconnaissance immédiate de Juan Guaido comme Président par intérim, ont déjà officiellement donné le contrôle des comptes bancaires vénézuéliens sur le territoire américain au chef de file de l'opposition. À partir du 28 avril, ils comptent également imposer un embargo sur les exportations essentielles de brut vénézuélien vers le marché américain. Caracas estime que les dommages causés à l'économie par le «blocus américain» s'élèvent à 30 milliards de dollars. Le Président américain Donald Trump a réaffirmé qu'il n'excluait aucune piste concernant le Venezuela. «Il y a différentes solutions, différentes options. Nous étudions toutes les options», a déclaré M. Trump depuis la Maison Blanche où il a reçu son homologue colombien, Ivan Duque. Nicolas Maduro a qualifié cette rencontre de «fête de la haine» contre son pays. «Ne touchez pas au Venezuela !», a mis en garde le Chef d'État socialiste, critiquant les deux dirigeants qui ont préféré parler du Venezuela «plutôt que de la cocaïne produite en Colombie», premier producteur mondial de cette drogue. Le Venezuela est secoué par une grave crise économique qui a provoqué l'exil de plus de 2,3 millions de Vénézuéliens, selon l'ONU. Signe de cette débâcle économique, PDVSA, pilier de l'économie, était jadis une des cinq plus grandes compagnies pétrolières au monde. Elle est aujourd'hui en pleine déconfiture, plombée par une chute de la production, une dette abyssale et les sanctions américaines. La compagnie exporte vers les États-Unis près de la moitié de sa production de brut, représentant 75% de son cash-flow. Le pétrole finance 96% du Budget de l'État. Mercredi, l'Agence américaine de l'énergie (EIA) a déclaré que les achats de pétrole brut vénézuélien ont totalisé 117.000 barils/jour la semaine dernière, soit cinq fois moins que fin janvier. «Nous avons fait un pas en avant dans la reconstruction de PDVSA», a déclaré M. Guaido, qui a indiqué qu'il allait également demander à l'Union européenne (UE) de geler les avoirs et les comptes vénézuéliens sur son territoire. 

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