Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

Le «Labour» veut nationaliser à tout va

Le «Labour» veut nationaliser à tout va

Eau, électricité, rail, courrier, internet... Le parti d’opposition travailliste mené par Jeremy Corbyn promet de nationaliser à tout va, enterrant les années Thatcher, s’il remporte les législatives britanniques de décembre. Manque de concurrence, prix élevés, «milliards siphonnés pour payer des dividendes aux riches actionnaires»... Le «Labour» affirme dans son programme électoral publié jeudi que les privatisations menées par les Conservateurs depuis des décennies sont «un désastre».
Si les travaillistes sont pour l’instant largement distancés par les «Tories» dans les sondages et semblent encore loin de Downing Street, quels seraient les avantages et les inconvénients d’un retour de ces secteurs dans le giron de l’État ? Sachant que Margaret Thatcher, la reine des privatisations, est arrivée au pouvoir en 1979 en grande partie grâce au mécontentement des Britanniques après une série de grèves dans les services publics, alors aux mains de l’État, vouloir les renationaliser peut sembler un retour de 40 ans en arrière. Mais toutes les privatisations des dernières décennies n’ont pas fonctionné comme escompté. Celle du secteur de l’eau notamment a été fustigée pour «les versements excessifs aux actionnaires, la dette qui s’est accumulée, l’entretien médiocre du réseau» qui s’est traduit par des fuites d’eau massives, remarque Jonathan Portes, professeur de politiques publiques au King’s College de Londres. Ces défaillances, plus un manque de concurrence au final pour les consommateurs, créent «des arguments forts pour une nationalisation», ajoute M. Portes, interrogé par l’AFP. Le Premier ministre conservateur Boris Johnson s’est empressé pour sa part de dénoncer des projets travaillistes de «dépenses irresponsables qui porteraient un coup à l’économie britannique». Le patronat a quant à lui évoqué le risque d’une fuite des investissements face à la menace de nouvelles nationalisations qui pourraient léser les actionnaires. Les économistes s’interrogent en outre sur l’intention de racheter Royal Mail, à l’heure où la distribution de courrier n’en finit pas de perdre du terrain face aux emails. 

Lisez nos e-Papers