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L’Afrique, c’est seulement 1,6% de la valeur ajoutée industrielle mondiale

Malgré son très fort potentiel de croissance, le secteur industriel en Afrique reste limité. Le dernier rapport «Industrialisation en Afrique : réaliser durablement le potentiel du continent» de Strategy&, l’entité de conseil en stratégie du cabinet PwC, appelle les pays africains, très dépendants des exportations de matières premières, à accélérer leur transition industrielle. Ils ont des payas à prendre en exemple, comme le Maroc.

L’Afrique, c’est seulement 1,6% de la valeur ajoutée industrielle mondiale
Pour Salaheddine Mezouar, président de la CGEM, le secteur privé a un rôle fondamental et vital dans l’accompagnement des stratégies industrielles étatiques.Ph. Saouri

1,6%. C’est la part de l’Afrique dans la valeur ajoutée manufacturière mondiale. Une part très faible révélée dans le dernier rapport de Strategy&, l’entité de conseil en stratégie du cabinet PwC, présenté le 28 mars au siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Ce rapport édifiant met également la lumière sur la faible contribution du secteur industriel africain à l’emploi (13%), ainsi que le maigre niveau d’intensité technologique des activités manufacturières (10%). Des constats alarmants, certes, mais révélateurs d’un énorme potentiel notamment pour les entreprises marocaines désireuses de s’aventurer en terre africaine, déclare au «Matin-Eco» l’auteur du rapport Jonathan Le Henry, directeur au sein de Strategy&. «Le Maroc a une belle carte à jouer et il est cité en exemple pour son développement industriel notamment à travers son modèle de co-production qui est dupliqué par certains pays africains. Aujourd’hui, l’enjeu majeur est de savoir comment accompagner davantage les groupes marocains en Afrique et cette étude peut y contribuer considérablement», nous déclare Jonathan Le Henry. Un constat partagé par Salaheddine Mezouar, président de la CGEM. «Ce genre d’études est très important pour nous, car le défi aujourd’hui est de pouvoir orienter au mieux les investisseurs marocains en Afrique, notamment dans le secteur industriel. Ce dernier constitue un des moteurs majeurs pour la croissance et l’emploi», nous précise-t-il. 
Une chose est sûre, l’Afrique doit s’industrialiser et vite pour absorber les 1,5 million de demandes d’emplois mensuelles. Interrogé sur les leviers que les États et le privé doivent activer pour réussir cette mutation industrielle, Le Henry avance qu’il faudra capitaliser sur les ressources naturelles, jouer la carte de la technologie, développer davantage les partenariats Win-Win, améliorer le climat des affaires, tout en adoptant une approche concertée public-privé. Outre le Maroc dont la stratégie industrielle porte aujourd’hui ses fruits, plusieurs pays africains sont cités en modèle, en l’occurrence le Botswana dont 80% des exportations sont constituées de diamants. Le pays a réussi à développer une véritable industrie de transformation de cette matière première et a réduit de 6 points le taux du chômage. L’Afrique du Sud a, pour sa part, mis en place une nouvelle technologie basée sur la réalité augmentée et qui prévient sur les risques d’effondrement dans les mines. Sur ce volet d’industrie 4.0, le Rwanda est l’un des précurseurs. Ce pays d’Afrique de l’Est a investi l’industrie 4.0 dans la santé, en réalisant notamment des impressions 3D de prothèses ou en acheminant via des drones des médicaments ou encore des poches de sang. 

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