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Mardi 19 Mars 2024
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L'Afrique à la traîne dans la production mondiale

Le Salon Halieutis, inauguré hier à Agadir, constitue une importante plateforme pour les pays africains afin de discuter des moyens de préserver les ressources halieutiques et d'améliorer la durabilité du secteur. Une rencontre de haut niveau a d’ailleurs été organisée, la veille de l’inauguration du Salon, dans le but d’accélérer la mise en œuvre de l’initiative Ceinture bleue.

Le secteur de la pêche, c’est près de 200.000 emplois directs, 1,4% du PIB et une production annuelle de 1,4 million de tonnes. Autant d’éléments qui font de la pêche maritime une activité stratégique pour le pays et dont les enjeux de durabilité et d’efficience seront discutés aujourd’hui à Agadir, lors de conférences, en marge du Salon Halieutis. Cette messe des produits de la mer a été inaugurée, en grandes pompes, hier par le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch. Le ministre n’a pas manqué de rappeler le rôle important que joue cette activité pour des centaines de milliers de familles marocaines, d’où la nécessité de renforcer ce rôle grâce à la stratégie Halieutis qui boucle, cette année, 10 ans de mise en œuvre. «Le Maroc mène depuis 2009 une stratégie de développement et de modernisation de la pêche maritime “Halieutis” qui consacre le principe de durabilité. Grâce à cette stratégie, la recherche halieutique a été renforcée pour une meilleure connaissance et suivi du milieu marin, les plans d’aménagement et mesures de gestion des pêcheries couvrent désormais 96% des pêcheries et des récifs artificiels ont été immergés en Méditerranée et en Atlantique pour contribuer au repeuplement des fonds marins», a précisé le ministre. De même, dans un souci de préservation des ressources halieutiques et de lutte contre la pêche illicite, Akhannouch a souligné que le contrôle des activités de pêche a été renforcé par l’équipement de la totalité de la flotte côtière et hauturière en dispositifs de géolocalisation par satellite, sans oublier que la traçabilité des produits de la pêche est maintenant assurée par une certification électronique couvrant les maillons allant du débarquement à l’export. C’est dire que la stratégie du secteur prend et ses résultats sont aussi probants. 

Le Maroc, 1er producteur de poissons de captures marines en Afrique
Le Maroc a ainsi amélioré ses exportations et renforcé les acteurs de cette filière. Ses expéditions de produits de la mer ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 5% en volume et de 7,5% en valeur entre 2010 et 2017. Aujourd’hui, le Maroc est le 1er producteur de poissons de captures marines en Afrique et le 1er producteur et exportateur mondial de conserves de sardines. Il dispose, à fin 2018, d’une flotte opérationnelle de 322 navires de pêche hauturière, 1.791 unités de pêche côtière et 16.803 barques artisanales. Malgré ces avancées, le Maroc et le reste du continent africain demeurent confrontés à plusieurs défis majeurs. C’est dans ce contexte que le Maroc a organisé, le 19 février à Agadir, une conférence de haut niveau sur l'initiative de la Ceinture bleue pour la pêche et l’aquaculture durables en Afrique, la veille de l’inauguration du salon Halieutis. Des représentants de 22 pays, parmi lesquels 17 ministres ont pris part à cette rencontre qui a réuni également plusieurs experts internationaux et des membres de la FAO. Le ministre a rappelé que l’Afrique, qui sera à l’origine de la moitié de la croissance démographique dans trente ans, ne contribue aujourd’hui qu’à 7% de la production mondiale de poisson et seulement 3% du commerce international des produits de la pêche. Maigre constat, partagé par l’audience, d’où la nécessité de mieux protéger les ressources halieutiques du continent et uniformiser et mutualiser les efforts des États africains. Le salon Halieutis, qui prendra fin le 24 février, constitue la plateforme idéale pour y débattre notamment grâce aux multiples réunions et conférences scientifiques prévues en marge de cet événement.

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