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L’opération pilote de «melkisation» de 67.000 hectares de terres collectives situées dans les périmètres d’irrigation du Gharb (51.000 hectares) et du Haouz (16.000 hectares) a officiellement été lancée mercredi à Rabat. Devant profiter à quelque 31.000 ayants droit dans les deux zones choisies (25.000 ayants droit dans la zone du Gharb et 5.800 autres dans le Haouz), ce projet a été lancé en présence des représentants des différents départements et entités concernés, notamment les départements de l’Agriculture et de l’Intérieur.
Il s’agit d’une opération s’inscrivant dans le cadre du chantier national de melkisation des terres agricoles appuyée par le Millennium Challenge Corporation (MCC-Compact II) dans le cadre de l’activité «foncier rural» dotée de 33 millions de dollars. Le but est de transformer la propriété dans l’indivision de ces terres en propriétés individuelles au profit des ayants droit. Et ce de façon à garantir aux exploitants de ces terres les conditions de sécurité et de stabilité nécessaires au développement des investissements et à la dynamisation du marché foncier en facilitant les transactions foncières, outre l’accompagnement socio-économique des bénéficiaires et la création d’emplois.
Lors de la cérémonie de lancement, les participants ont tous rappelé l’appel lancé par S.M. le Roi qui avait insisté sur la synergie des efforts et la gratuité des opérations de melkisation des terres collectives dans les périmètres irrigués pour en faire un levier de développement économique et social. D’autant que les terres collectives s’étendent sur une superficie d’environ 15 millions d’hectares, dont près de 2 millions sont des terres de culture, réparties selon leur situation géographique entre zones bour (1,63 million d’hectares) et périmètres irrigués (370.000 ha).
Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch, a qualifié cette opération de levier de développement et gisement de valeur ajoutée et d’emploi dans le monde agricole et rural. «Nous assistons aujourd’hui au lancement d’une opération de grande envergure, qui marque la naissance d’une nouvelle dynamique dans l’action de l’État et sa volonté d’amorcer un nouveau virage dans l’assainissement de la situation juridique des terres collectives en particulier, et du foncier agricole en général. Ce que nous vivons est une rupture par rapport au passé en matière de gestion des terres collectives», a-t-il affirmé.
Le responsable gouvernemental a souligné les efforts menés avant de parvenir à cette étape de lancement. En effet, l’opération d’assainissement des terres - qui est un prérequis pour la melkisation - a été réalisé pour 80% des 67.000 hectares de terres collectives prévues dans le cadre de cette opération pilote et a nécessité une durée de traitement de 14 mois, là où auparavant, ce type de procédure nécessitait entre 5 et 7 ans. Les 20% restant seront traités dans un délai de 3 mois. Ce qui dénote d'une «vraie révolution dans la célérité et dans les procédures… Aujourd’hui, nous sommes parvenus à trouver un modèle efficace qu’il est possible de déployer au niveau de tout le Royaume», affirme Aziz Akhannouch.
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, également présent à la cérémonie de lancement, a mis l’accent sur le volet novateur qui caractérise cette action. «Il est utile de préciser que cette opération de melkisation bénéficie d’une procédure innovante qui vise la maîtrise des délais et des coûts. Concernant la mise en œuvre, deux axes ont été privilégiés et donnent au processus sa dimension de développement humain. Il s’agit du renforcement des capacités des ayants droit, à travers l’alphabétisation et la formation professionnelle, d’une part, et l’accès aux financements, d’autre part», a-t-il expliqué. Par ailleurs, il a exprimé le souhait de voir cette expérience pilote dupliquée dans d’autres terres collectives, y compris celles situées en totalité ou en partie dans les périmètres irrigués.
Pour sa part, le directeur général de l’Agence Millennium Challenge Account Morocco (MCA-Morocco), Abdelghni Lakhdar, a affirmé que cette opération est au cœur de l’activité «productivité du foncier» prévue dans le plan du Compact, dont l’objectif est de rehausser la qualité du capital humain et l’accès au foncier. «Ce lancement est le point de départ, mais aussi l’aboutissement d’un processus de mobilisation pour avancer dans les meilleures conditions pour des perspectives ambitieuses. L’opération pilote a un caractère national qui vise l’accroissement des investissements agricoles et servir de modèle pour d’autres opérations. Ce projet constitue une réforme d’envergure qui a réussi malgré les complications, c’est une expérience à dupliquer», a-t-il expliqué.
