Menu
Search
Jeudi 18 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 18 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Culture

Quand l’art est au service de l’esthétique !

L’artiste-peintre et architecte Loubna Hmidouch expose ses œuvres, jusqu’au 19 juillet, dans le hall du siège du Parti du progrès et du socialisme à Rabat.

Quand l’art est au service de l’esthétique !
Les travaux de Loubna Hmidouch cassent, artistiquement, les codes des représentations machistes du corps de la femme et brisent les chaines du conformisme ambiant.

Quand passion, profession et convictions se réunissent, de manière harmonieuse, chez la même personne, le résultat du travail ne peut être qu’exceptionnel. C’est le cas de l’artiste-peintre et architecte Loubna Hmidouch qui expose ses œuvres, jusqu’au 19 juillet, au hall du siège du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à Rabat.
Plusieurs visiteurs, lors du vernissage, n’ont pas manqué d’exprimer leur admiration en contemplant les tableaux d’une plasticienne qui a cassé, artistiquement, les codes des représentations machistes du corps de la femme et brisé les chaines du conformisme ambiant. Loubna Hmidouch a eu recours à la technique du fusain, à la fois pour rendre ses personnages féminins inaccessibles et plus sensuels. Le philosophe français Gilles Deleuze avait écrit dans son ouvrage «Francis Bacon, logique de la sensation» que «la sensation, c’est ce qui est peint. Ce qui est peint dans le tableau, c’est le corps, non pas en tant qu’il est représenté comme objet, mais en tant qu’il est vécu comme éprouvant telle sensation.» «En ce qui me concerne, souligne l’artiste Loubna Hmidouch, l’art est une forme d’expression, dont l’objectif essentiel est de transmettre une émotion, un concept ou une vision du monde. De par ma profession d’architecte concepteur, j’avais toujours ce côté créateur à travers l’esquisse illustrée par un coup de crayon émanant d’une réflexion. C’est un défi, indique-t-elle, que j’ai relevé depuis le début de mes études d’architecture.» 
À cet égard, la carrière artistique de la plasticienne s’est enrichie lors de ses études à une École d’architecture en Belgique qui est à la base une École des Beaux-arts. Concernant le sujet de ses œuvres, Loubna Hmidouch révèle que son travail met l’accent sur le corps de la femme, qu’elle considère comme la plus belle créature au monde. «En tant que femme, ajoute-t-elle, je me suis souvent posé la question sur les émotions qui sont enfouies en moi et que j’essaie de transmettre de manière ouverte.» En effet, quand on pose notre regard sur l’un des tableaux de cette artiste avant-gardiste, on est impressionné par la lumière intérieure et le mouvement que transmettent ses personnages. Pour elle, la mise en valeur du corps est avant tout un travail d’ombre et de lumière. En vue d’accentuer ce contraste, l’artiste a eu recours au fusain à brou de noix, utilisé souvent comme colorant capillaire naturel pour préparer des masques pour donner de beaux reflets bruns ou bien foncer la couleur naturelle des cheveux clairs à châtains. Il est couramment associé au henné d’Égypte pour obtenir une palette de couleurs aux reflets chauds. Certains n’hésiteraient pas à dire que le talent artistique de cette plasticienne réside dans cet équilibre fragile entre l’émotion et le mouvement. Certaines personnes ayant assisté au vernissage ont qualifié le travail de Loubna Hmidouch d’audacieux, alors qu’elle considère que le corps dévoilé de la femme est un art qui commence à prendre forme au Maroc, compte tenu de son évolution et des progrès qu’il n’a cessé de réaliser en matière d’émancipation des femmes. «Les sujets les plus simples sont éternels. La femme nue sortira de l’onde amère ou de son lit, elle s’appellera Vénus ou Nini, on n’inventera rien de mieux.» Ainsi s’exprimait Pierre-Auguste Renoir, qui partageait avec Degas un goût prononcé pour les nus féminins. L’artiste-peintre Loubna Hmidouch revendique son appartenance à cette sensibilité artistique, dont le corps est la source inépuisable d’inspiration.  

Lisez nos e-Papers