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«Lâychouryates », une pièce qui donne le pouvoir aux femmes

La pièce de théâtre «Lâychouryates», programmée le 26 juillet à Casablanca, aborde d’une façon ludique des sujets sensibles qui touchent de près la société marocaine. Dans une usine de tapis, cinq femmes se réunissent pour célébrer Achoura en entonnant les chants traditionnels marocains. Elles rêvent d’une gent féminine libérée de l’autorité des hommes. Et si le rêve devenait réalité ?

«Lâychouryates », une pièce  qui donne le pouvoir aux femmes

La troupe de théâtre Ezzouhour présentera, ce 26 juillet à 20 h, sa pièce théâtrale «Lâychouryates» (femmes célébrant la fête de Achoura) au complexe culturel Sidi Belyout à Casablanca. Ce spectacle est, selon son producteur exécutif, Mohamed Inqaoui, un hommage à la femme marocaine. En célébrant la fête de Achoura, cinq comédiennes aborderont des thèmes touchant aux droits de la femme et les contraintes qu’elle vit au sein de la société marocaine. Le spectacle se déroule au sein d’une usine de tapis. Dans cet espace où les femmes ont l’habitude de s’activent pour des travaux de tissage, un jeu hors norme chamboulera leurs vies. Brahim Hanai, écrivain et metteur en scène de la pièce, nous plonge d’abord dans l’ambiance de Achoura, une fête féminine par excellence où «les femmes ont pris l’habitude d’exprimer des sentiments refoulés et des joies reportées». Dans ladite usine de tapis, cinq femmes se sont réunies pour célébrer Achoura en entonnant des chants traditionnels marocains où elles rêvent que la gent féminine est libérée de l’autorité des hommes. Dans ces refrains, les femmes répètent que la liberté féminine durera jusqu’à la fête d’Al Mawlid. Une des tisseuses refuse de participer au jeu. Elle propose alors d’appliquer les paroles des chansons et de prendre réellement les rênes du pouvoir au sein de la société, ou plutôt de prendre en main leur destin, le temps de Achoura. Le doute s’insinue alors dans l’esprit des autres ouvrières. «Le jeu du pouvoir est-il strictement masculin ?», «Les femmes auront-elles l’énergie nécessaire pour jouer à ce jeu ?»… plusieurs questions tourmentent l’esprit des tisseuses. Pour leur amie «rebelle», le plus difficile est le début. Elle leur propose alors de commencer par la prise du pouvoir au sein de leurs foyers, avec leurs maris et enfants, puis dans la rue. Les nouvelles décideuses commencent alors à jeter un nouveau regard sur des problématiques comme le harcèlement, l’héritage, la polygamie… Une nouvelle ère commence et les femmes s’attribuent de nouveaux rôles de Achoura jusqu’à la fête d’Al Mawlid. Mais qu’arrivera-t-il si la gent féminine s’habitue au pouvoir ? À travers cette pièce de théâtre, Brahim Hanai ouvre une fenêtre sur une société gérée par les femmes : «Que se passerait-il réellement si les femmes appliquent les paroles de la chanson d’Achoura ?» En écrivant cette pièce, Brahim Hanai veut nous rappeler que «la prise du pouvoir dans la société était au début un jeu et un accord temporaire avant de devenir une règle». Le metteur en scène rappelle également que dans son spectacle, les femmes jouent un jeu de pouvoir semblable à celui adopté auparavant par les étudiants à Marrakech et Fès, «le Sultan des Tolba». Brahim Hanai s’est inspiré, pour cette pièce, de la comédie d’Aristophane, «l’Assemblée des femmes». C’est ainsi qu’il a cherché dans le patrimoine marocain, une fête qui pourrait donner aux femmes le «pouvoir de gérer la société». «Lâychouryates» aborde d’une façon ludique des sujets sensibles qui touchent de près la société marocaine. À travers le jeu de Jamila Maslouhi, Sanaa Bahaj, Hanane Benmoussa, Loubna Choklat et Najia El Ouaer, on découvre une lecture féminine des lois dans un cadre comique. Dans cette pièce, c’est la magie du théâtre qui opère et apporte un nouvel éclairage sur les soucis quotidiens de la femme marocaine.  

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