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L’économiste Yasser Tamsamani plaide pour le renforcement des investissements publics

C’est un constat bien établi, le modèle de développement économique et social du Maroc s’essouffle et exige une réflexion générale pour tenter de le dynamiser. L’économiste Yasser Tamsamani, un chercheur affilié à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), a tenté d’identifier les lacunes et les défaillances de ce modèle. Dans une analyse présentée jeudi dernier devant un parterre de hauts responsables, l’expert a d’abord décortiqué le modèle actuel avant de présenter sa vision d’un nouveau modèle économique basé sur la réduction des inégalités, la promotion des investissements publics, le renforcement des compétences du capital humain et l’amélioration de la bonne gouvernance.

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L’analyse de l’économiste Yasser Tamsamani, un chercheur affilié à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), est venue réconforter le constat autour duquel la majorité des économistes sont unanimes. Le modèle de développement actuel du Maroc est à bout de souffle et ses limites se font ressentir depuis plusieurs années sur le développement économique et social du pays. Mais en quoi le modèle de développement actuel a-t-il atteint ses limites ? Et quelles en sont les lacunes et les faiblesses ? Telles sont les questions auxquelles le jeune économiste a tenté de répondre lors d’une conférence-débat organisée par L’Association pour le progrès des dirigeants (APD). En effet, et comme souligne cet expert dans son analyse, bien que le modèle de développement actuel ait réalisé quelques performances, ses signes d’essoufflement et ses fragilités structurelles n’ont pas tardé à se manifester. Des défaillances qui sont les conséquences d’un ensemble de facteurs, notamment des inégalités de revenus flagrantes et surtout persistantes. Sur ce point, l’économiste rappelle que le revenu moyen des 20% les plus riches est égal sept fois celui de 20% les plus pauvres. Outre ce facteur, M. Tamsamani cite la montée de l’économie de rente qui n’encourage pas les détenteurs de capitaux à fructifier leurs capitaux à travers l’investissement dans l’industrialisation ainsi que la concentration des richesses.

Pour surmonter cette situation, l’économiste propose donc la mise en place d’un nouveau modèle économique. Ce nouveau modèle est basé sur une fiscalité dynamique du patrimoine, en imposant notamment le stock du patrimoine dormant, et la généralisation des lignes de crédit sans aucune hypothèque avec un moindre coût.
M. Tamsamani propose par ailleurs l’adoption d’une politique nationale des rémunérations basée sur l’institutionnalisation d’un système d’indexation des salaires sur l’inflation et la productivité. Il préconise en outre une politique nationale axée sur le renforcement de la concurrence et la régulation pour pouvoir s’attaquer à la rente foncière.
Sur un autre registre, l’expert plaide pour une réorientation de l’appareil productif national, un recadrage du rôle des syndicats – des acteurs sociaux qui doivent désormais intervenir en amont des décisions politiques –, une moralisation des pratiques des entreprises familiales et un encadrement de la sous-traitance «non qualifiée». L’autre point focal de cette réforme proposée est la redynamisation de l’investissement, considérée comme une action prioritaire, particulièrement l’investissement public utile.
Sur le volet social, M. Tamsamani propose de renforcer l’investissement dans l’économie du savoir et dans l’éducation et la formation basées sur la promotion de la compétence. Il préconise également de renforcer les investissements dans les régions enclavées dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation avancée. 

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