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L'enseignement, la langue et la culture au centre d’un débat universitaire à Casablanca

Le Centre international de recherches et d’études en sciences de la communication politique, l’Université Mundiapolis et l’Équipe de recherche en communication politique de la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales de l’Université Hassan II viennent d’organiser à Casablanca un débat sur la «Politique, langues et cultures dans l’espace francophone». Des débats denses et fructueux ont marqué cette rencontre scientifique.

L'enseignement, la langue et la culture au centre  d’un débat universitaire à Casablanca
Des débats denses et fructueux ont marqué cette rencontre scientifique.

Une très belle tribune a été offerte à des étudiants, des enseignants et des chercheurs de différentes disciplines pour s’exprimer au sujet d’une problématique d’actualité au Maroc. «Politique, langues et cultures dans l’espace francophone», telle est la thématique du débat qui a réuni des spécialistes et des étudiants de la communication politique, des sciences politiques, de la sociologie et de l’anthropologie politique, de la sociolinguistique et les sciences du langage, des sciences de l’éducation et de la didactique. Cette rencontre scientifique a été organisée par le Centre international de recherches et d’études en sciences de la communication politique (Cirescop), l’Université privée Mundiapolis et l’Équipe de recherche en communication politique (Ercop) de la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales de l’Université Hassan II.
Animé par le docteur agrégé de français, coordonnateur du master communication politique et chef de l’Ercop, Rachid Arraïchi, le débat a permis à de jeunes chercheurs marocains, mais également de plusieurs pays africains, d’échanger et de confronter leurs thèses, parfois contradictoires. Le chef de la filière de sciences politiques et gouvernance à Mundiapolis (qui a abrité cet événement), le chercheur Abderrahim Bourkia, a justement insisté sur le fait que «l’Afrique est tout d’abord un continent des cultures et des langues, denses vecteurs de diversité». Une diversité qui a été très perceptible à travers les idées développées et les positions prises par les participants marocains et subsahariens.
Mais l’un des points épineux soulevés lors cette rencontre a été sans conteste l’état de l’enseignement marocain et tout particulièrement les langues utilisées comme support pédagogique. La professeure Zohra Saki a dressé un tableau, certes morose, mais révélateur de la réalité de l’enseignement marocain et de la situation dans laquelle se trouvent beaucoup d’étudiants, affirme-t-elle, dont un grand nombre évitent de s’inscrire aux disciplines enseignées en langues étrangères. Cette situation se traduit par des difficultés d’accès au marché du travail qui rechigne à recruter des étudiants ne maitrisant pas les langues étrangères, notamment le français.
Ce point de vue a été amplement partagé par docteur Rachid Daouani qui a dénoncé la politique d’arabisation menée pendant de longues années. Intervenant au sujet de «L’arabisation au Maroc : enjeux et effets», il a été explicite en affirmant «qu’il en veut historiquement» aux Français qui, au lieu d’agir pour la vulgarisation de la langue française, l’ont abandonnée à partir de la fin des années 1980. Il a ajouté qu’il en voulait également aux politiques publiques adoptées et responsables de «ratages» à cause de l’arabisation.
Pour sa part, le professeur Mohammed Aït Lkadi a focalisé sur «la culture et ses enjeux organisationnels», avant de donner la parole à de jeunes étudiants pour exprimer leurs points de vue. Des étudiants marocains ont souligné, à travers le sujet «Entre nature et culture, quels parcours de la politique et des politiques de langues ?» la perte de temps pénalisante due aux réformes entreprises au Royaume en matière d’enseignement. Il était également question des politiques linguistiques au Maroc, de l’arabisation à la réouverture sur les langues étrangères.
De même, des étudiants subsahariens francophones ont brillé en traitant la problématique de l’usage des langues ethniques dans le discours politique. C’était le cas, par exemple, de l’usage récurrent de la langue «Soussou» par le Président Alpha Condé dans l’espace politique guinéen, usage qui a des visées plus politiques que culturelles de la langue. Ont également été évoqués les «Enjeux politiques de l’Afrique francophone», «Le rapport du français aux autres langues en Afrique subsaharienne», la relation de la langue avec les ethnies (cas de la Côte d’Ivoire)… 
Comme l’a souligné l’animateur de ce débat, Rachid Arraïchi, l’objectif de cette rencontre a été amplement atteint, dans la mesure où elle a permis des échanges denses et a fait ressortir des problématiques qui peuvent faire l’objet de nouvelles thèses de recherche. 

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