L’Espace Rivages présente les œuvres uniques de Maoual

«Multiples Unique» est l’intitulé de cette exposition, dont l’approche bien spéciale montre des gravures qui oscillent entre matrices et impressions selon les techniques de la gravure taille douce. Peintre, graveur et sculpteur, Bouchaïb Maoual (natif d’Essaouira et résidant à Marseille) est détenteur d’un diplôme national supérieur d’expression plastique à l’École supérieure des beaux-arts de Marseille. Pour expliquer la thématique de son actuelle exposition, Maoual précise qu’il se sert d’un médium spécifique pour faire du multiple une gravure de taille douce. Ainsi, il se contente d’un tirage unique qui est complémentaire de la matrice, puis présente les deux qui deviennent une œuvre unique. Toutefois, pour faciliter ses déplacements à travers le monde, Maoual a préféré prendre comme support le papier. «Pour moi, cette matière présente la légèreté dans les déplacements, un peu comme les bagages des nomades. Ils sont toujours prêts à changer de lieux et de destinations». C’est ce qui lui a permis de faire partie de nombreuses biennales internationales d’arts graphiques en Espagne, aux États-Unis, en Norvège, en France, en Yougoslavie, en Italie, en Pologne, aux Pays-Bas, au Japon… en restant toujours très attaché à ses origines. Comme le précise Maoual, l’histoire de l’art rupestre a commencé d’un côté avec la gravure pariétale sur la roche en plein air, aussi bien dans le parc du Mercantour (Mont Bégo) que dans le vaste désert du Tassili n’Ajjer ou sur les roches de l’Atlas. «Je peins aussi, mais pas sur toile tendue sur châssis, je fais aussi des objets en volume. Cette exposition ne contient que des matrices en métal, essentiellement des plaques de réfrigérateurs, de micro-ondes et autres lave-vaisselles, imprimées sur des papiers de différents formats». Continuellement en quête de ses origines et d’un monde perdu, Maoual explore l’univers des rhinocéros dont la corne lui rappelle l’outil du graveur. «Ce rhinocéros qui évoque joie et tristesse, souffrance et repos à travers les signes qui s’entremêlent, les postures des corps et l’apparence inquiétante de certains animaux qui appellent mille et une interprétations et suscitent quelques interrogations». Cette métaphore du rhinocéros maintient de plus en plus son attachement à ses origines, à ce monde perdu, comme il aime l’appeler.