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L'étau se resserre autour de Nicolas Maduro

Sanctions sur le pétrole, appels à la désertion de l'armée : Nicolas Maduro voit l'étau se resserrer alors que l'opposition, menée par Juan Guaido, se prépare à manifester ce mercredi.

Au Venezuela, les manifestations d'opposants ont déjà fait au moins 35 morts, selon plusieurs ONG, et le pape François a dit redouter un «bain de sang». Tous les regards sont tournés vers ce pays qui est l'un des plus violents au monde, mais en plein naufrage économique et au coeur d'une bataille diplomatique internationale. Nicolas Maduro reste soutenu par la Russie, la Chine, la Corée du Nord, la Turquie ou encore Cuba. Mais de plus en plus de voix se rallient à Juan Guaido, notamment en Europe où six pays (Espagne, France, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal, Pays-Bas) ont donné jusqu'à dimanche à Maduro pour organiser des élections, faute de quoi ils reconnaîtront son adversaire. Les États-Unis ont déjà franchi ce pas et considèrent Juan Guaido comme Président par intérim. Lundi, ils ont encore fait monter la pression sur Caracas, en visant cette fois la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA, accusée d'être «un véhicule de corruption». Selon le Trésor américain, ces sanctions qui interdisent à PDVSA de faire du commerce avec des entités américaines et gèlent ses avoirs à l'étranger ont pour objectif d'empêcher «le détournement de davantage de ressources» par Nicolas Maduro. Juan Guaido, président du Parlement autoproclamé président du pays, a annoncé qu'il prenait le contrôle des actifs du Venezuela à l'étranger, pour éviter que Nicolas Maduro ne les dilapide au cas où il quitterait la présidence. Le pétrole, c'est le joyau de la couronne au Venezuela, qui dispose des plus importantes réserves de brut au monde, même si sa production a fondu ces dernières années par manque d'entretien des installations. «Ils veulent nous voler l'entreprise Citgo, à nous les Vénézuéliens», a dénoncé Nicolas Maduro, annonçant engager des poursuites contre les États-Unis. Le deuxième angle d'attaque de l'opposition et de Washington est l'armée, l'autre pilier qui maintient au pouvoir le chef de l'État depuis 2013. Juan Guaido a offert l'amnistie aux fonctionnaires et militaires acceptant de le soutenir. Le Canada accueillera lundi prochain à Ottawa une réunion d'urgence du Groupe de Lima, qu'il forme avec une dizaine de pays d'Amérique latine, afin d'étudier les mesures pour «soutenir Juan Guaido et le peuple vénézuélien». Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) se pencheront eux sur cette crise lors d'une réunion informelle jeudi et vendredi à Bucarest. La communauté internationale redoute la catastrophe humanitaire dans ce pays, autrefois le plus riche d'Amérique latine, qui se débat aujourd'hui entre hyperinflation (10.000.000% en 2019, selon le Fonds monétaire international – FMI) et graves pénuries d'aliments et de médicaments. 

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