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«Une Lettre à Baroja» ou la reconstitution de l’histoire de la région

Parmi les 12 films projetés lors du Festival du documentaire à Laâyoune, celui de Mohamed Bouhari, «Une Lettre à Baroja», qui a abordé un sujet en relation avec la problématique de l’écriture de l’histoire au Maroc.

«Une Lettre à Baroja» ou la reconstitution de l’histoire de la région

Le documentaire étant un genre cinématographique qui présente des faits authentiques restituant la réalité, devenant ainsi un document qui immortalise l’histoire, Mohamed Bouhari semble en avoir adopté la démarche dans son film «Lettre à Baroja», en poursuivant les traces de l’anthropologue espagnol Carlo Baroja pour comparer les écritures de ce dernier sur le Sahara avec la réalité sur le terrain. Son objectif est de mettre en lumière les pensées de l’anthropologue Baroja, et montrer au spectateur les aspects méconnus de l’histoire. Le documentaire met ainsi en images le parcours de l’historien Ahmed Saber qui a traduit le livre de Baroja écrit sur le Sahara en 1930. «Quand j’avais rencontré Saber pour la première fois, il m’avait proposé de faire un documentaire sur les traditions et coutumes du Sahara qui sont en train de disparaître. Pour moi, c’était un travail de documentation qui est différent du film documentaire. C’est là où il m’a parlé du livre qu’il a traduit de Baroja, constatant qu’il y avait beaucoup de failles dans les événements de l’histoire qu’il racontait. C’est ce qui m’a donné l’idée d’en faire un film documentaire. 
Sachant que dans un travail de traduction, il faut rester fidèle à l’œuvre originale, alors j’ai pensé à l’espace où le traducteur n’a pas pu dire son point de vue personnel. C’est celui-ci qu’il fallait traduire en film. Pour moi, Baroja n’est qu’un prétexte pour dire que c’est à nous d’écrire notre histoire, tout en veillant à la conserver minutieusement», explique le réalisateur Mohamed Bouhari. 

Questions à Azelarab Kaghat

«Nous avons découvert beaucoup de choses  que nous ignorions sur l’espace sahraoui»

Ce festival aspire à immortaliser une culture hassanie que la majorité des Marocains ne connaissent pas. Quelle sera, selon vous, sa valeur ajoutée dans l’univers cinématographique ?
C’est la première fois que je visite Laâyoune et je découvre que c’est une ville magnifique, son festival aussi. J’ai eu l’occasion de voir des films intéressants qui retracent des événements et un mode de vie évoquant spécialement la population et l’espace sahraouis, à travers l’art, les traditions, les coutumes, le savoir… beaucoup de choses que nous ne connaissions pas et que nous avons découvertes grâce à ce festival.

Croyez-vous que ce festival aura un impact sur les futures générations ?
Assurément, surtout si les réalisateurs mènent des recherches très approfondies sur des choses en rapport avec l’histoire millénaire de cet espace magique et encore vierge.

Questions à l’acteur Mohamed Khouyi

«Je souhaite qu’il y ait des formations pour tous ceux qui travaillent dans le film documentaire»

Quel est l’atout principal de ce Festival du film documentaire ?
Ce qui est important, c’est le rôle que jouent ces films dans la documentation et l’archivage de l’héritage de cette région,  son histoire, ses traditions et ses coutumes. Il faut seulement penser à distribuer ces films, par le biais de nos chaines de télévision ou des festivals, pour qu’ils soient vus par la majorité des Marocains afin qu’ils connaissent leur histoire. Mais je souhaite qu’il y ait une formation pour tous ceux qui travaillent dans le domaine du film documentaire. Car le film documentaire a ses spécificités et ses critères qui ne ressemblent pas à ceux de la fiction. Il y a des gens qui ont des idées, ils doivent seulement être capables de les développer et les mettre en images d’une manière professionnelle. Car notre pays a besoin de documentaires parce qu’ils jouent un rôle important pour conserver notre mémoire.

Donc, vous trouvez que les films présentés ne répondent pas aux critères d’un documentaire ?
Pas tous. Certains étaient bien travaillés et d’autres non. Car le documentaire possède des critères bien précis. Le talent seul ne suffit pas. Il faut aussi le côté académique pour développer ce créneau au Maroc. Mais il faut dire que ce festival reste une initiative à encourager. On a seulement besoin de plus d’expérience et de débats autour de ce genre cinématographique pour aller de l’avant.

DNES à Laâyoune, Ouafaâ Bennani

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