Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

L’Iran augmente la pression et pourrait bientôt être jugé en infraction

L’Iran a annoncé lundi que ses réserves d’uranium enrichi dépasseront, à partir du 27 juin, la limite imposée par l’accord international sur son programme nucléaire conclu en 2015, augmentant la pression après le retrait des États-Unis de ce pacte.

L’Iran augmente la pression et pourrait  bientôt être jugé en infraction

Conclu à Vienne par l’Iran, l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie, l’accord sur le nucléaire iranien vise à limiter drastiquement le programme nucléaire de la République islamique en échange d’une levée des sanctions économiques internationales contre ce pays. Mais le Président américain Donald Trump a retiré son pays de ce pacte en mai 2018, et Washington a rétabli de lourdes sanctions contre Téhéran, qui presse depuis des mois ses partenaires encore parties à l’accord de l’aider à en atténuer les effets dévastateurs pour son économie. Jusqu’ici, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a certifié que l’Iran agissait en conformité avec les engagements qu’il a pris au terme de cet accord. Avec l’annonce iranienne, les choses pourraient changer à partir de fin juin, et l’AIEA, organisme onusien, juger Téhéran en infraction. «Aujourd’hui, le compte à rebours pour passer au-dessus des 300 kilogrammes pour les réserves d’uranium enrichi a commencé et dans dix jours, c’est-à-dire le 27 juin, nous dépasserons cette limite», a déclaré Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique lors d’une conférence de presse.

Cette annonce survient dans un contexte de très fortes tensions entre l’Iran et les États-Unis, qui ont renforcé leur présence militaire au Moyen-Orient pour faire face à une «menace iranienne» présumée, et accusent Téhéran d’être responsable des attaques ayant visé jeudi deux tankers en mer d’Oman, ce que Téhéran dément. Les relations entre l’Iran et les États-Unis se sont nettement détériorées depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump dont le gouvernement entend mener une campagne de «pression maximale» contre la République islamique. Un an après le retrait des États-Unis de l’accord de Vie nne, Téhéran a annoncé le 8 mai qu’il avait décidé de ne plus respecter deux limitations auxquelles il avait consenti : celles imposant un plafond à 300 kg pour ses réserves d’uranium enrichi (UF6) et à 130 tonnes pour ses réserves d’eau lourde. Le même jour, l’Iran avait adressé un ultimatum de 60 jours aux États encore parties à l’accord pour qu’ils l’aident à contourner les sanctions américaines. Faute d’obtenir satisfaction, l’Iran a menacé de s’affranchir de deux autres de ses engagements. En l’occurrence, le président iranien, Hassan Rohani, a indiqué que son pays cesserait alors d’observer les restrictions consenties «sur le degré d’enrichissement de l’uranium» et que l’Iran reprendrait son projet de construction d’un réacteur à eau lourde à Arak (centre), où M. Kamalvandi a tenu sa conférence de presse. Le réacteur d’Arak a été mis en sommeil conformément à l’accord de Vienne, qui impose également à Téhéran de ne pas enrichir l’uranium à un taux supérieur à 3,67%, un niveau faible, très en deçà des quelque 90% nécessaires pour envisager la fabrication d’une arme atomique. 

Lisez nos e-Papers