L’ONU déçue des résultats

«Je suis déçu des résultats de la COP 25». Ce constat du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, traduit le sentiment général qui a marqué la clôture de la COP 25 à Madrid. Plusieurs décisions ont, en effet, été reportées à l’édition prochaine prévue en novembre 2020 à Glasgow. «La communauté internationale a perdu une occasion importante de montrer une ambition accrue en matière d’atténuation, d’adaptation et de financement pour faire face à la crise climatique. Mais nous ne devons pas abandonner et je n’abandonnerai pas», a souligné le patron de l’ONU dans une déclaration publiée sur le site internet de la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique, organisatrice des COP. L’édition madrilène, qui avait pourtant comme slogan «Il est temps d’agir», a vu certains pays, parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, choisir de jouer en solo leur propre partition. «Il y a une dissonance sidérante entre la crise climatique et la réponse des États, qui sont à la traîne», s’indigne Laurence Tubiana, l’ancienne ambassadrice de la France lors de la COP 21 à Paris en 2015. En revanche, certains pays, dont le Maroc, se sont engagés à revoir à la hausse leurs ambitions climatiques à partir de l’année à venir. Mais ces pays ne représentent que 10,5% des émissions mondiales de CO2, les plus gros émetteurs manquant à l’appel. L’accès au financement sous ses multiples formes comme le marché carbone ou encore le Fonds pour l’adaptation au changement climatique au profit des pays en développement ne font toujours pas consensus. Ce qui a fait dire à M. Guterres : «Je suis plus déterminé que jamais à travailler pour 2020, l’année où tous les pays s’engageront à faire ce que la science nous dit nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et une augmentation de la température de 1,5 degré maximum».