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L’ONUSIDA s’inquiète de la baisse des financements

Selon le dernier rapport de l’ONUSIDA, en 2018, quelque 19 milliards de dollars étaient consacrés à des programmes de lutte contre la maladie dans les pays à faible et moyen revenu. C’est un milliard de moins qu’en 2017, et sept de moins que la somme jugée nécessaire pour 2020.

L’ONUSIDA s’inquiète de la baisse des financements

L’ONUSIDA a dévoilé, hier mardi, son rapport annuel au titre de l’année 2018. D’après ce document, les progrès ralentissent en matière de réduction des nouvelles infections à VIH, de réduction du nombre de décès liés au sida et d’élargissement de l’accès au traitement. L’Organisation onusienne affirme que la situation est contrastée, car si dans certains pays on constate des progrès impressionnants, d’autres ont enregistré une augmentation des nouvelles infections à VIH et des décès liés au sida.
Le rapport indique que désormais, plus de la moitié (54%) des nouvelles contaminations à VIH dans le monde se font parmi les populations clés et leurs partenaires sexuels. En 2018, les populations clés (consommateurs de drogues injectables, homosexuels et hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, transgenres, personnes faisant commerce du sexe et prisonniers) représentaient environ 95% des nouvelles contaminations en Europe de l’Est, en Asie centrale ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Toutefois, le Rapport indique que dans plus de la moitié des pays qui ont publié leurs statistiques, moins de 50% des populations clés ont eu accès à des services combinés de prévention du VIH, ce qui montre bien que ces populations sont toujours marginalisées et laissées pour compte dans la riposte au VIH.
À l’échelle mondiale, environ 1,7 million de personnes ont été contaminées par le VIH en 2018, soit une baisse de 16% par rapport à 2010. L’Afrique du Sud, par exemple, où le rapport 2019 a été présenté, a réussi à réduire les nouvelles contaminations à VIH de plus de 40% et les décès liés au sida d’environ 40% depuis 2010. Il reste cependant encore beaucoup de chemin à parcourir en Afrique de l’Est et en Afrique australe, la région la plus touchée par le VIH. Le nombre de nouvelles contaminations a également augmenté de façon préoccupante en Europe de l’Est et en Asie centrale (+29%), au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (+10%) ainsi qu’en Amérique latine (+7%).
S’agissant du nombre de décès liés au sida, le rapport montre que celui-ci continue de diminuer grâce aux progrès effectués en matière d’accès au traitement et à l’amélioration des services VIH/tuberculose. Depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de 33% pour atteindre 770.000 en 2018. Et encore une fois, les progrès varient selon les régions. La baisse du nombre de décès liés au sida dans le monde est due en grande partie aux progrès effectués en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Toutefois, depuis 2010, les décès liés au sida ont augmenté de 5% en Europe de l’Est et en Asie centrale et de 9% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Par ailleurs, le rapport met en lumière l’écart préoccupant qui se creuse entre les besoins et les ressources disponibles. «Pour la première fois, les ressources mondiales disponibles pour la lutte contre le sida ont considérablement diminué, perdant près d’un milliard de dollars. En effet, les bailleurs de fonds ont moins déboursé et les investissements nationaux n’ont pas augmenté suffisamment pour compenser l’inflation. En 2018, 19 milliards de dollars (en dollars constants de 2016) étaient consacrés pour la lutte contre le sida, soit 7,2 milliards de dollars de moins que les quelque 26,2 milliards nécessaires d’ici 2020. Pour continuer à progresser dans la lutte contre le sida, l’ONUSIDA exhorte tous les partenaires à redoubler d’efforts et à investir dans la riposte, notamment en finançant à hauteur de ses besoins le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le dotant d’au moins 14 milliards de dollars à l’occasion de la reconstitution de ses ressources en octobre de cette année, ainsi qu’en augmentant les financements bilatéraux et nationaux destinés au VIH», a souligné l’Organisation dans son rapport.

Le rapport indique, en outre, que les attitudes discriminatoires envers les personnes séropositives restent très courantes dans de trop nombreux pays. Plus de la moitié des personnes interrogées dans 26 pays ont exprimé des attitudes discriminatoires à l’égard des personnes séropositives. L’ONUSIDA exhorte les pays à respecter leurs engagements en matière de développement de la part de l’offre de services à l’initiative des populations locales pris dans la Déclaration politique sur le VIH et le sida de 2016, visant à faire passer celle-ci au-dessus 30% de l’ensemble des services de soin d’ici 2030. Des investissements appropriés doivent être effectués pour renforcer les capacités des organisations de la société civile à fournir aux populations les plus affectées par le VIH des services de prévention et de traitement du VIH non discriminatoires, fondés sur les droits de l’Homme et centrés sur l’humain. 

Chiffres 2018
• 37,9 millions de personnes dans le monde étaient séropositives.
• 23,3 millions de personnes avaient accès à un traitement antirétroviral.
• 1,7 million de personnes ont été contaminées par le VIH.
• 770.000 de personnes sont décédées des suites d’une maladie liée au sida.

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