Le manque de visibilité freine l’élan de reprise

La rentrée s’annonce porteuse pour l’activité industrielle, mais le manque de visibilité limite cet élan de reprise après un mois d’août morose. Le dernier sondage réalisé par Bank Al-Maghrib (BAM) auprès des chefs d’entreprises opérant dans l’industrie montre, en effet, qu’ils tablent sur une amélioration de la production et des ventes au cours des mois de septembre, octobre et novembre. Toutefois, la visibilité continue à faire défaut dans d’importantes proportions, puisqu’un quart des patrons sondés déclare en manquer quant à l’évolution future de la production et 36% pour ce qui est des ventes. Cette absence de visibilité est plus nette dans la branche des industries mécaniques et métallurgiques, puisqu’un tiers des patrons déclare ne pas avoir de visibilité quant à l’évolution de la production et 74% pour les ventes. Cette proportion est de 27% pour l’évolution future de la production et 26% pour les ventes dans la branche textile et cuir ; 24% pour la production et 29% pour les ventes dans l’agroalimentaire. Le problème est accentué dans la chimie et parachimie, avec 22% des industriels qui déclarent ne pas avoir de visibilité quant à l’évolution future de la production et des ventes. Cette perspective plutôt mitigée de reprise intervient après un mois d’août marqué par une contraction de l’activité industrielle. Les résultats de l’enquête mensuelle de conjoncture de Bank Al-Maghrib au titre du mois d’août font, en effet, état d’un repli, d’un mois à l’autre, à la fois de la production et des ventes. Vacances estivales obligent ! Cette baisse aurait touché l’ensemble des branches d’activité et marqué les ventes aussi bien sur le marché local qu’à l’export. Les entreprises auraient également pâti en août d’une stagnation des commandes, avec un carnet qui se serait situé à un niveau inférieur à la normale dans toutes les branches d’activité, selon la même enquête. Cette atonie des commandes a été ressentie notamment dans la chimie-parachimie et dans le textile&cuir qui auraient affiché une baisse. Et ce, contrairement à l’agroalimentaire et la mécanique&métallurgie où les commandes auraient progressé. Dans ces conditions, le Taux d’utilisation des capacités (TUC) aurait reculé à 69%, relèvent les auteurs du sondage. Cette sous-utilisation de l’outil de production est plus nette dans la branche textile et cuir, avec un TUC de 58%, alors que ce taux est de 69% dans la mécanique&métallurgie, 70% dans les industries agroalimentaires et 74% dans la chimie-parachimie.